ÉDITORIAL
Annoncée depuis 2007, la réforme du financement de la dépendance était l’un des grands chantiers de l’année 2011. On y croyait presque, les dernières annonces à ce sujet datant de juillet dernier… La nouvelle de son report à 2012 n’a pas manqué de susciter la suprise et l’inquiétude, en particulier auprès des Ehpad, du secteur des services à la personne… Confrontés en première ligne au désarroi des familles, qui peinent à faire prendre en charge leurs aînés, les acteurs de terrain attendaient des réponses urgentes à une situation qui ne cesse de se dégrader. Sacrifiée sur l’autel de la rigueur, cette réforme est donc renvoyée à l’après-présidentielle. Derrière la question complexe du financement de la dépendance, les choix politiques d’ampleur qui se jouent sont sans doute trop risqués en période pré-électorale. En 2007, il était question d’une cinquième branche, aujourd’hui, on parle d’un cinquième risque et de recourir à l’assurance privée. Que restera-t-il du principe de la solidarité nationale ?
En attendant l’heure des choix, on aurait tort de réduire la vieillesse à une équation financière et de l’aborder sous l’angle strict de la dépendance. N’est-ce pas là une manière de stigmatiser une population fragile et qui fait peur parce qu’elle renvoie à notre vieillesse à venir ? Face au défi du vieillissement de la population, il est grand temps d’explorer un peu plus les pistes de la prévention (lire notre dossier p. 14) : maintien de l’activité, préservation du lien social, activités intergénérationnelles, conditions de vie, de logement, etc. Il s’agit ni plus ni moins de donner, ou plutôt garder, une vraie place à nos aînés quelles que soient leurs déficiences, leurs difficultés. De faire acte de citoyenneté, tout simplement.