DOIT REDOUBLER D’EFFORTS - L'Infirmière Magazine n° 287 du 15/10/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 287 du 15/10/2011

 

SANTÉ SCOLAIRE

ACTUALITÉ

Un rapport de la Cour des comptes salue l’action des médecins et des infirmières scolaires, qu’il juge peu soutenus par leurs tutelles.

Une augmentation des missions sans hiérarchisation entre elles, un manque cruel d’attractivité des métiers et de moyens, un pilotage national défaillant et une culture de l’évaluation inexistante…

Sollicité par l’Assemblée nationale, le rapport de la Cour des comptes sur la médecine scolaire(1) brosse un tableau plutôt sombre. Pourtant, le premier président Didier Migaud l’a affirmé dans son discours aux députés le 6 octobre : « La Cour considère que la médecine scolaire française présente, dans sa forme actuelle, un grand intérêt : elle assure un suivi médical obligatoire au sein de l’institution scolaire, tout en prenant en compte ses objectifs éducatifs, qu’elle connaît de façon très précise. » Un hommage aux professionnels qui ne coulait pas de source de la part des magistrats de la rue Cambon, plutôt programmés pour traquer le gaspillage de deniers publics. Les auteurs du rapport alertent sur les difficultés de recrutement des personnels de la médecine scolaire(2), qui promettent de s’aggraver avec le départ à la retraite, d’ici à 2019, d’un tiers des infirmières et de 42 % des médecins. « Les personnels de la médecine scolaire éprouvent, non sans raison, le sentiment que leur activité n’est ni vraiment reconnue ni assez valorisée », a observé Didier Migaud.

Téléphone personnel

La Cour des comptes a identifié sept axes d’action susceptibles de « créer les conditions pour que la santé scolaire devienne une politique publique à part entière ». Il faudrait, ainsi, « en priorité », rompre le « relatif isolement » des professionnels en les dotant des « moyens informatiques et de communication » nécessaires, puisqu’il n’est pas rare qu’ils doivent « utiliser, sans être remboursés, leur téléphone personnel afin d’organiser leurs rendez-vous avec les élèves et leurs familles ». Les auteurs préconisent, en outre, de mettre leur action « en réseau avec celle des autres intervenants de santé » hors milieu scolaire, mais également de procéder à une « inévitable » adaptation statutaire qui « devrait se fonder sur le principe d’une comparabilité minimale avec les corps équivalents de l’ensemble des fonctions publiques ». Enfin, il conviendrait de « faire progresser une démarche évaluative » au sein des services de santé scolaire.

1– Commandé par le Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques de l’Assemblée nationale, ce rapport se veut une contribution à un autre rapport, celui des députés de Seine-Saint-Denis Gérard Gaudron (UMP) et de Charente, Martine Pinville (PS), sur la médecine scolaire, qui doit être publié en novembre.

2– Il y aurait environ 1 500 médecins et 7 500 infirmières de l’Éducation nationale pour douze millions d’élèves. Aux concours, seuls 60 % des postes sont pourvus pour les médecins, 75 % pour les infirmières.