LES SDF HANDICAPÉS ONT UN TOIT - L'Infirmière Magazine n° 290 du 01/12/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 290 du 01/12/2011

 

EXCLUSION

ACTUALITÉ

DU CÔTÉ DES… ÉTABLISSEMENTS

À Nancy, l’association Accueil et réinsertion sociale vient d’ouvrir un foyer d’accueil médicalisé pour les marginaux lourdement handicapés. Une réponse qui s’articule avec d’autres structures de l’association.

Ils sont atteints de troubles cognitifs, de psychose déficitaire, de sclérose en plaques ou encore du syndrome de Korsakoff. Certains sont toxicomanes, et beaucoup, alcoolo-dépendants. Handicapée et sans domicile fixe, cette population ne trouvait jusqu’alors de place nulle part ; ni au sein des centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), où la prise en charge est avant tout sociale, ni dans les lits halte soins santé (LHSS), prévus pour des personnes ayant des problèmes de santé bénins et sur une courte durée. Et encore moins dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), où leurs troubles du comportement (alcool, agressivité, non-respect du règlement…) posaient problème. Forte de ce constat, l’association Accueil et réinsertion sociale, basée à Nancy, a mis en place une réponse innovante : un foyer d’accueil médicalisé (FAM) qui leur est dédié. La structure de 30 places a ouvert en septembre.

Passerelles

Cofinancé par le conseil général (pour la partie hébergement et vie sociale) et l’agence régionale de santé (pour les soins), ce FAM s’appuie sur une équipe pluridisciplinaire composée de travailleurs sociaux et de personnels soignants, ces derniers étant mis à disposition par le CHU de Nancy. « Contrairement aux LHSS, Le FAM s’adresse à des personnes reconnues handicapées, et sur du long terme. Mais ce n’est pas une fin en soi. Si certaines parviennent à se stabiliser, il est tout à fait envisageable qu’elles puissent intégrer un Ehpad ou un foyer-résidence », souligne Aïcha Lamrani, cadre de santé. « Sur un même site, nous regroupons un CHRS, 20 LHSS, des appartements de coordination thérapeutique et, désormais, un FAM. Notre but est de favoriser les passerelles d’une structure à l’autre, en cessant de classer les individus en fonction de leurs problèmes. Le morcellement des réponses a montré son inefficacité », assure Jamel Khada, directeur du pôle CHRS et santé au sein de l’ARS, qui se dit persuadé que ce type de réponse, privilégiant l’approche globale de la personne, est « promis à un bel avenir ».