PRATIQUES
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Obligatoire, le développement professionnel continu combine analyse des pratiques professionnelles et amélioration des connaissances et compétences.
En gestation (parfois difficile) depuis des années pour les médecins, le développement professionnel continu (DPC) va devenir, d’ici à 2013, une obligation annuelle ou pluriannuelle pour toutes les infirmières.
L’article 59 de la loi Hôpital, patient, santé et territoires de 2009 énonce les objectifs suivants : « L’évaluation des pratiques professionnelles (EPP), le perfectionnement des connaissances, l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins, ainsi que la prise en compte des priorités de santé publique et de la maîtrise médicalisée des dépenses de santé ». Pour les paramédicaux, un décret, sorti le 30 décembre dernier, précise que le DPC réunit l’analyse des pratiques (ce qui relève de l’EPP), et l’acquisition et le perfectionnement des connaissances ou compétences (relevant de la formation continue).
État et ARS donnent les orientations. La commission scientifique du Haut Conseil des professions paramédicales évalue les organismes de formation, enregistrés par un organisme gestionnaire, l’OGPDC
Il est prématuré d’en parler précisément. Mais on peut imaginer un DPC en simulation en santé, pour que certains gestes – comme la manipulation d’un cathéter central ou le branchement d’une perfusion – se fassent la première fois sur un mannequin, et non sur un patient. Pourront aussi figurer au DPC une formation (sans doute plus théorique) à la maîtrise des dépenses de santé, des diplômes universitaires, ou, peut-être, la participation à un congrès. Les programmes pourraient, qui plus est, être plus facilement communs à plusieurs professions de santé. Dominique Cigan
Pour les infirmières salariées, le développement professionnel est lié à la formation tout au long de la vie, à laquelle les établissements ont l’obligation de consacrer 2,1 % de leur masse salariale. Un minimum obligatoire vers lequel tendent de plus en plus les enveloppes, regrette d’ailleurs Thierry Amouroux, du Syndicat national des professionnels infirmiers. Selon Emmanuelle Quillet, directrice générale de l’ANFH
Une attestation de suivi de formation est adressée à l’IDE, à son employeur et, si elle est libérale, à l’ordre infirmier ainsi qu’à l’ARS. L’établissement et l’ordre assurent le contrôle, le premier pour les salariées, et le second, pour les libérales.
Comment mettre en place le DPC dans un contexte de manque d’effectifs ? « Une fois que la formation est accordée, encore faut-il pouvoir y aller, note Thierry Amouroux. À l’AP-HP de Paris, par exemple, 20 % des personnes n’y vont pas en raison d’un problème de planning ou d’un arrêt maladie… »
Alors, le DPC ? « L’idée est généreuse, mais, face à certaines modalités pratiques, il n’est pas certain qu’il apporte vraiment un plus sur le terrain », conclut-il.
1– Organisme gestionnaire des DPC des professions de santé.
2– Dominique Cigan est, par ailleurs, membre de l’Association pour le développement des ressources humaines des établissements sanitaires et sociaux.
3– Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier, à laquelle adhèrent 93 % des hôpitaux.