UNE AVENTURE HORS NORMES

Dans le cadre de ces journées, Christophe Debout, professeur à l’EHESP, a présenté les résultats d’une étude « explorant l’expérience vécue par les infirmières ayant contribué au parcours de soins de patients bénéficiant d’une greffe totale de visage ». Cette enquête qualitative s’est basée sur des entretiens non directifs menés avec six infirmières et deux infirmiers de l’hôpital Henri-Mondor (AP-HP, Créteil). À partir des témoignages recueillis, Christophe Debout a dégagé six thématiques. Les soignants ont d’abord eu le sentiment de « participer à quelque chose d’extraordinaire », un projet ambitieux auquel ils ont apporté leur contribution infirmière, mais qui les a plongés, seconde thématique, dans une profonde incertitude.

Des patients battants

Ils ont dû, ensuite, « trouver des repères ». Pour ce faire, l’argument de l’importance d’une « équipe soudée » est largement apparu dans les témoignages. Les infirmières ont également exprimé leur impression d’« accompagner le patient dans une “nouvelle naissance” ». Enfin, la fascination vis-à-vis des patients, qualifiés de « battants », est ressortie des discours.

Les implications mises au jour par cette recherche ne manquent pas, comme l’importance d’une dynamique d’équipe, ou le fait de connaître un patient avant son opération. Selon le professeur, il est également décisif de fournir aux soignants un grand nombre de repères, et de leur proposer une « approche réflexive structurée au terme de l’accompagnement », de manière à ce qu’ils puissent parler de leur vécu.