L'infirmière Magazine n° 296 du 01/03/2012

 

REPRÉSENTATION

ACTUALITÉ

Étudiante en 3e année à l’Ifsi de Nancy-Laxou, Ève Guillaume a pris, le 11 février, la présidence de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers. Elle nous dévoile ses priorités.

L’INFIRMIÈRE MAGAZINE : Vous venez d’être élue à la Fnesi sur la liste « Une représentation à la hauteur de notre évolution ». Qu’entendez-vous défendre ?

ÈVE GUILLAUME : Nous sommes une liste de treize personnes, qui a été élue suite à la démission de l’ancien président de la Fnesi. En cette année d’élections – élections universitaires, au Crous, et élection présidentielle –, nous voulons être plus présents auprès des différentes instances, telles que le ministère de la Santé ou celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, pour porter la voix des étudiants en soins infirmiers (ESI).

L’I. M. : Votre bureau est plus élargi que le précédent, pourquoi ?

È. G. : Nous avons créé un poste de première vice-présidente car l’année va être chargée, et nous avons instauré un poste de vice-président en charge de la démocratie étudiante et du suivi des élus. Il aura pour mission de soutenir les étudiants élus dans différentes instances (groupements de coopération sanitaire, Crous, universités…). Nous souhaitons aider ces élus dans l’exercice de leur mandat pour être au plus près des étudiants et développer notre réseau associatif.

L’I. M. : Quelles sont vos priorités ?

È. G. : Nous avons été reçus au ministère de la Santé pour demander la modification de la franchise d’absence. Nous voulons que soient différenciées les absences justifiées des absences injustifiées. Car au­jourd’hui, quand les absences représentent plus de 80 % par unité d’enseignement, les étudiants passent directement au rattrapage de deuxième session, ce qui est injuste pour ceux qui ont été malades ou qui ont eu un problème familial. Nous espérons obtenir gain de cause en mars. Nous souhaitons aussi défendre l’universitarisation. Nous sommes très attachés au rapport Hénart, qui correspond bien aux attentes du secteur de la santé. Nous observons avec intérêt le système canadien, qui permet aux infirmières de poursuivre leurs études et de faire de la recherche. Enfin, nous nous battons sur les questions sociales concernant les ESI, pour qu’ils bénéficient des services universitaires destinés aux étudiants : logement, sport, médecine universitaire, accès aux bibliothèques. Pour y parvenir, nous travaillons avec l’association des régions de France, pour voir comment nos bourses, gérées par les conseils régionaux, pourraient basculer vers un système universitaire.

L’I. M. : Vous êtes actuellement en Espagne, avec Erasmus. Comment assumer vos nouvelles responsabilités depuis l’étranger ?

È. G. : Je serai effectivement en Espagne jusqu’au mois d’avril. Cela demande de l’organisation, mais, dans l’ensemble, cela ne devrait pas poser de problème. Grâce au train et à l’avion, je peux facilement faire des navettes. Je suis à Barcelone depuis trois semaines, actuellement en stage en service de médecine interne et en oncologie ; ensuite, mon stage se passera en soins intensifs dans une clinique. Cette expérience est une vraie ouverture d’esprit sur la profession et sur la formation en soins infirmiers.