VERS L’EXCLUSIVITÉ D’ACTES

Alors que la réflexion sur la réingénerie du métier d’Ibode, entamée depuis 2006, semblait au point mort, les choses semblent enfin bouger : le ministère de la Santé envisage, en effet, de réserver certains actes aux Ibode. « Après moult réunions de travail entre représentants des Ibode et DGOS, des discussions officielles sont en cours, notamment avec les chirurgiens, sollicités par le ministère sur cette évolution du métier d’Ibode », précise la présidente de l’Unaibode(1), Charline Depooter. Dans un courrier daté du 8 février, le directeur adjoint du cabinet du ministre de la Santé, François-Xavier Selleret, demande ainsi à la Fédération des spécialités médicales (FSM) son avis sur la possibilité de « confier aux Ibode diplômés, sur prescription médicale, et, le cas échéant, en présence de l’opérateur, des actes(2) sous exclusivité d’exercice ».

Revaloriser la profession

Jugeant cette évolution « particulièrement intéressante », Olivier Goeau-Brisson­nière, président de la FSM, estime que les délégués des différentes spécialités chirurgicales devraient pouvoir se réunir assez vite pour en discuter, et que la fédération devrait donc pouvoir répondre rapidement, « peut-être fin mars, début avril. » « L’exclusivité d’actes permettrait d’asseoir l’exercice d’Ibode, en le différenciant de celui des IDE exerçant au bloc opératoire, et pourrait donner envie à des étudiants d’embrasser la carrière d’Ibode », souligne la présidente de l’Aeeibo(3), Aline Dequidt-Martinez. « Qui plus est, ajoute-t-elle, ce serait légiférer sur une réalité reconnue par le ministère lui-même, à savoir qu’il arrive que les Ibode assistent les chirurgiens sur certains actes ne figurant pas dans le décret, actes sur lesquels ils sont devenus compétents », ainsi que l’observe François-Xavier Selleret dans son courrier adressé à la FSM. Affaire à suivre !