L'infirmière Magazine n° 298 du 01/04/2012

 

DOSSIERS INFORMATISÉS

ACTUALITÉ

Selon une enquête pilotée par le Ciss, 45 % des sondés n’ont pas approuvé le traitement informatique de leurs données de santé.

Près de la moitié des titulaires d’un dossier informatisé contenant leurs données de santé estiment ne pas avoir donné leur consentement formel à sa création. C’est ce que révèle le baromètre des droits des malades du Comité interassociatif de la santé (Ciss), publié début mars. LH2 a réalisé, mi-février, un sondage pour le Ciss auprès de 1 005 personnes. Parmi les 439 titulaires d’un dossier de données de santé – tel que dossier hospitalier, dossier pharmaceutique (DP) ou dossier médical personnel (DMP) – 45 % ont répondu qu’ils n’avaient pas donné leur accord préalable. Seuls 52 % affirment « s’être vu demander leur accord au préalable ». Pourtant, 86 % du panel jugent ce consentement « souhaitable ». Pour Magalie Léo, chargée de mission e-santé au Ciss, ces résultats sont révélateurs. « Il y a une véritable inquiétude sur les données informatisées, les gens tiennent à y consentir », explique-t-elle. En septembre 2011, une enquête montrait déjà que, sur 401 détenteurs de DP interrogés, 42 % déclaraient avoir « découvert qu’un dossier avait été ouvert à leur nom ».

Problème de confiance

Si l’informatisation des données permet « de tracer, de clarifier la façon dont elles sont traitées », souligne Magalie Léo, les usagers risquent de se méfier d’une « vaste machine sur laquelle ils n’ont pas de prise ». Surtout, « un problème de confiance » envers les professionnels de santé pourrait se poser. Suite aux résultats du premier sondage sur le DP, le Ciss avait appelé l’ordre des pharmaciens à la vigilance, et édité une brochure rappelant les droits des usagers en matière d’ouverture, de fermeture ou d’habilitation des professionnels à la consultation de leurs dossiers.