QUID D’ALZHEIMER ? - L'Infirmière Magazine n° 298 du 01/04/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 298 du 01/04/2012

 

CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE

ACTUALITÉ

France Alzheimer a demandé des engagements aux prétendants à l’Élysée.

Face à une campagne présidentielle qui fait l’impasse sur le sujet, l’association France Alzheimer a décidé de « remettre la maladie d’Alzheimer au cœur du débat ». Le 21 mars, l’association de familles de malades a lancé un site Internet(1) sur lequel elle passe au crible les propositions des candidats. Le but n’est non pas de « donner des indications de vote », mais de permettre à chacun de prendre connaissance des engagements des prétendants à l’Élysée sur cette maladie qui frappe 850 000 Français (avec 250 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année) et touche, de façon directe ou indirecte, 3,5 millions de personnes.

Si la présidente de l’association, Marie-Odile Desana, reconnaît les avancées de ces dernières années, et, notamment, « le changement de regard sur la maladie à travers la réflexion éthique » engagée par le plan Alzheimer de 2008, ses membres militent pour la mise en place d’un 4e plan, pour des efforts accrus en matière d’aide aux aidants, et pour une indispensable réforme de la perte d’autonomie. « C’est bien de développer des structures de répit, mais si les gens n’y ont pas financièrement accès, ça ne sert à rien », souligne la présidente.

Dix propositions

Tous les candidats, à l’exception de Jacques Cheminade, dont la candidature n’était pas certaine, se sont vu remettre une liste de dix propositions en lien avec les trois priorités dégagées par France Alzheimer. Leurs réponses, retranscrites sur le site, ont été analysées : les candidats sont considérés comme « tout à fait d’accord », « plutôt en accord », « en désaccord », ou ayant fourni une « réponse incomplète ou pas de réponse ».

Tous ou presque s’accordent sur le lancement d’un 4e plan et sur la formation des aidants. Eva Joly (Europe écologie-Les Verts) et Philippe Poutou (NPA) vont même plus loin, et militent pour une politique de santé pérenne, se réjouit l’association. En revanche, « la réforme de la dépendance est très peu maîtrisée par les candidats, souvent muets sur son financement », dé­plore Marie-Odile Desana.

France Alzheimer ne relâchera pas sa vigilance après le scrutin du 6 mai. Ces engagements demandés aux candidats sont « publiés », prévient le Dr Michèle Micas, vice-présidente de l’association. Et d’avertir : « On pourra donc leur ressortir ! »

1– www.francealzheimer-elections-2012.org