L'infirmière Magazine n° 299 du 15/05/2012

 

ÉTATS-UNIS

ACTUALITÉ

L’hôpital pour enfants de Minneapolis réaménage plusieurs de ses services. Objectif : porter davantage d’attention aux patients et aux familles.

Les méthodes de l’ergonomie sont utilisées depuis vingt ans à l’hôpital pour enfants de Minneapolis, afin d’améliorer les soins aux jeunes patients, leur organisation et leur cadre. Lors du Congrès de l’association internationale d’ergonomie, qui s’est tenu à Recife (Brésil) du 12 au 16 février dernier, Thomas J. Smith, ergonome de l’université de Minneapolis, a présenté les études menées depuis quelques années au centre de soins pour nouveau-nés et à l’unité de soins néonataux intensifs ainsi qu’à l’unité de soins pédiatriques intensifs et à l’unité médico-chirurgicale, accueillant des enfants jusqu’à l’âge de 18 ans. Des services qui feront l’objet d’une réorganisation visant à favoriser un soin centré sur les jeunes et leur famille.

Avec les soignants, Thomas J. Smith a minutieusement analysé l’architecture, les matériels et les aménagements existants pour mieux concevoir les prochains. Alors que les unités pour nouveau-nés prématurés comptent actuellement des salles de réanimation pour huit et des chambres individuelles, les premières seront peu à peu abandonnées au profit des secondes. Ce réaménagement, déjà engagé, permettra d’atténuer les problèmes de bruit dû à la manipulation des matériels et aux multiples échanges autour des couveuses et des lits, de favoriser un meilleur éclairage, une meilleure circulation des infirmières, et de mieux communiquer avec les familles des patients.

Enquêtes qualité

Le spécialiste a également observé, minute par minute, une heure de travail de chacune des 127 infirmières. Des enquêtes sur la qualité des soins ont été menées auprès des soignantes. Selon ces observations, l’interaction avec les patients n’occupe que 17 à 26 % du temps de travail, selon les unités. La traçabilité sur papier ou informatique représente 16 à 22 % de l’activité des infirmières, les échanges avec les collègues, 12 à 16 %, et les discussions avec les familles, 7 à 15 %. Constatant que le temps consacré aux tâches administratives occupe près du quart de l’activité des soignantes, une réflexion sur l’organisation du travail visera à réduire ce temps pour accroître celui passé auprès du patient.