BLOC OPÉRATOIRE
ACTUALITÉ
Au CHRU de Brest, des syndicats s’alarment de la dégradation des conditions de travail dans les blocs, liée à une forte hausse de l’activité.
Porter un joli nom ne protège pas des tracas. Exemple au pôle Arsibou (Anesthésie, réanimation, soins intensifs, blocs opératoires, urgences) du CHRU de Brest : l’activité dans les blocs a augmenté de 26 % de 2003 à 2010, et de 6 % en 2011…, sans recrutement spécifique pour y faire face. Pour le personnel, le travail se poursuit régulièrement au-delà des horaires de façon imprévue. « Nous ne pouvons pas organiser notre vie personnelle. Cela crée une usure », parfois jusqu’au burn-out, déplore, ainsi, Emmanuel Péton, de la CGT.
Cet infirmier anesthésiste pointe les opérations qui se font « à la chaîne. Il faut que chaque salle soit rentabilisée au maximum. On travaille à flux tendu. On n’a plus de temps pour se ressourcer, former les jeunes ou vérifier tranquillement les dates de péremption de matériels. » Et de citer le cas d’une infirmière de bloc, « l’une des seules à connaître un appareil d’ophtalmologie, obligée de demander une interruption du programme opératoire pour aller aux toilettes ». Également déplorés, le manque d’aides-soignantes et de matériel, et une mauvaise gestion des déchets à risques sur un site. Après une première action en juin 2011, Sud et CGT se sont à nouveau mobilisés en mai 2012 : le premier par un débrayage, le 3 ; le second par une grève, le 15, qui devait être reconduite le 29.
Jusqu’en juin, la direction – qui reconnaît les « efforts à faire » – et l’encadrement annoncent « une concertation » sur un projet pour les blocs. « Ce projet accompagne la croissance d’activité, qui est plutôt une bonne chose, signe de la confiance de la population », explique-t-on à la direction. Parmi les remèdes, l’extension des horaires des infirmiers de bloc et la création de 27 postes, 17 aux blocs
Pour Pascale Robardet, de Sud, les tensions ne sont d’ailleurs pas l’apanage des blocs. « Une Iade m’a dit que son généraliste en avait assez de prescrire des anxiolytiques et des antidépresseurs au personnel du CHRU », rapporte-t-elle. Est-exagéré ? Pas question, en tout cas, de régler les cas des personnes en souffrance individuellement, « en les culpabilisant presque, conclut cette aide-soignante. C’est le travail qui va mal. »
1– Dont presque 7 Ibode, plus de 4 Iade et un IDE. La direction envisage de communiquer sur ce recrutement (avec proposition de formation) au début de l’été.