L'infirmière Magazine n° 304 du 01/07/2012

 

IADE

ACTUALITÉ

Le SNIA interpelle la ministre sur les protocoles de coopération.

En 2010, Marisol Touraine, alors députée, avait pris fait et cause pour les Iade dans leur combat pour la retraite. Aujourd’hui ministre, elle est attendue au tournant. Dans une lettre envoyée fin mai, le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (SNIA) dresse la liste de ses revendications. Parmi elles, la prise en compte de la pénibilité, troquée contre le passage en catégorie A(1), et « une grille indiciaire correspondant réellement à un bac+5 dans la fonction publique hospitalière ».

Autre cheval de bataille, la révision de l’article 51 de la loi HPST, permettant le transfert d’actes entre professionnels de santé. Le syndicat estime que l’exclusivité d’exercice des anesthésistes est « actuellement menacée dans le cadre des coopérations entre professionnels, sous couvert d’éventuels protocoles validés par les ARS, voire la HAS ». Sans être opposé au principe des coo­pérations, le SNIA exige d’être consulté « si des protocoles touchent de près ou de loin à l’anesthésie », explique Simon Taland, secrétaire général.

À Lyon, au centre Léon-Bérard, un protocole envisage ainsi la réalisation de la pose d’une voie veineuse centrale par une IDE. « S’il y a un acte qui devrait être effectué par notre spécialité, c’est celui-là », insiste le syndicaliste. Voyant que deux Iade seraient associées, le syndicat, consulté par l’ARS, a finalement donné son feu vert. Mais il opposera son veto aux revendications des gastro-entérologues. « Ils rechignent à envoyer systématiquement leur patient en consultation d’anesthésie pour les petits actes courants. Ils veulent qu’une IDE soit formée à intervenir dans la sédation », expose Simon Taland, pour qui c’est la sécurité des patients qui est en jeu. « On ne formera pas une IDE à réagir à un événement indésirable. Il faut deux ans pour ça », insiste-t-il.

1– Le droit d’option courait jusqu’au 30 juin pour les infirmières spécialisées.