ÉDITORIAL
Beaucoup de propositions et peu d’engagements, du pinaillage pour quelques virgules autour d’un texte peu contraignant… La déclaration finale de la Conférence mondiale sur le développement durable, qui s’est tenue à Rio le 22 juin dernier, en a déçu plus d’un, juristes, ONG, simples citoyens. Vingt ans après le premier Sommet de la terre, force est de constater que la voie sur le développement durable est un parcours semé d’embûches. Mais, si les instances qui président aux destinées de la planète sont aveugles ou font semblant de l’être face à l’urgence d’agir, les actions menées sur le terrain, on l’espère un peu naïvement, sont de nature à faire avancer les choses. « Penser globalement, agir localement » : le précepte énoncé par René Dubos, lors du premier Sommet sur l’environnement, conserve toute sa pertinence.
L’hôpital est, dans cette optique, un acteur de choix. Pour peu qu’il soit acquis à la bonne cause, il est capable, par ses activités (notamment à travers ses achats), d’être une formidable force d’entraînement auprès de la collectivité, comme il peut, dans le cas contraire, avoir un impact très négatif sur l’environnement. On sait, par exemple, que certaines substances utilisées dans les traitements du cancer sont de puissants cancérigènes une fois rejetées… Les établissements de santé peuvent-ils, dès lors, faire l’impasse sur les risques environnementaux, soigner d’un côté et contribuer, de l’autre, au développement de maladies ? Néanmoins, se soucier de son impact environnemental place les établisssements de santé face à des équations pas si simples à résoudre quand il s’agit de concilier écologie, contraintes budgétaires – les investissements ont un coût – et sécurité des soins. Côté soignants, cette dernière préoccupation prime alors sur le développement durable. Pour autant, il est de nombreuses situations où les infirmières peuvent agir et être force de proposition, de la chasse au gaspillage des DMUU
1– Dispositifs médicaux à usage unique.