ACCIDENTS EXPOSANT AU SANG
ACTUALITÉ
Face aux risques encourus par le personnel soignant, une directive européenne impose la mise en place de mesures de prévention.
Près de la moitié (48 %) des accidents exposant au sang (AES) survenus en France en 2009 ont concerné des infirmières, selon le rapport 2012 de l’Institut de veille sanitaire (INVS). Cette même année, 16 472 AES ont été recensés dans les 728 établissements participant aux études du Réseau d’alerte, d’investigation et de surveillance des infections nosocomiales (Raisin). Mais, 70 % de ces blessures ne seraient pas déclarées. « Il y a, en Europe, un million de blessures par piqûres d’aiguille chaque année, dont 150 000 en France », rapporte Christian Seux, président de BD France. Cette entreprise spécialisée dans la technologie médicale a réuni, fin juin, des représentants du Groupe d’étude sur le risque d’exposition des soignants (Geres), du Cclin (Centre de coordination et de lutte contre les infections noso-comiales) et du laboratoire Gen-Bio pour évoquer les moyens de prévention à mettre en œuvre.
Si l’ensemble des professionnels de santé sont exposés, les infirmières sont en première ligne. La profession estime avoir du mal à assurer une sécurité des soins optimale. D’après une étude de l’ordre infirmier menée en début d’année, près de la moitié d’entre elles – 51 % des salariées du public et 44 % dans le privé – jugent ne pas pouvoir assurer la sécurité des soins en raison de la surcharge de travail, du stress et du manque de moyens adaptés. « Protéger la santé des soignants et, par-là même, celle des patients, c’est se donner les moyens de se former et d’utiliser des dispositifs médicaux sécurisés, éléments essentiels à la prévention des piqûres d’aiguille », estime BD France. L’accès des soignantes à du matériel sécurisé varie en fonction des secteurs. Entre 2006 et 2009, au sein des établissements privés du Raisin, la part du matériel de sécurité sur l’ensemble des achats est passée de 0,1 % à 10,6 %, alors qu’elle est de 56,7 % dans les établissements publics. Pourtant, le surcoût pour ces dispositifs est peu élevé : 0,5-0,6 euro par patient et par jour d’hospitalisation, selon une étude européenne. Un coût bien inférieur à celui occasionné pour les soins de ces blessures, ou pour le dédommagement des victimes. Pour mieux protéger les soignantes, l’UE a adopté une directive, en mars 2010, sur la prévention des blessures par objets tranchants dans le secteur hospitalier et sanitaire. Ce texte, qui doit être transposé dans la législation française pour mai 2013, confirme la responsabilité des employeurs vis-à-vis de la protection de leurs employés. La directive impose la mise en œuvre de procédures de sécurité pour l’utilisation et la mise au rebut des dispositifs médicaux tranchants et des déchets contaminés, la mise à disposition des dispositifs médicaux de sécurité et l’interdiction du recapuchonnage des aiguilles.
Selon le Geres, le risque de transmission d’un patient infecté est de 0,3 % pour le VIH, de 2 à 3 % pour l’hépatite C, et de 2 à 40 % pour l’hépatite B.
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