BONS ET MAUVAIS POINTS POUR LES COLLÉGIENS

Alimentation, activités physiques, addictions, sexualité, sommeil… L’enquête internationale Health behaviour school aged children (HBSC), menée tous les quatre ans dans une quarantaine de pays occidentaux, décrypte les comportements de santé des jeunes âgés de 11 à 15 ans, une période pendant laquelle les futurs adultes se construisent, prennent de bonnes ou de mauvaises habitudes. L’enquête française, rendue publique début septembre par l’Éducation nationale et l’Inpes(1), a concerné 347 établissements et 11 638 élèves en 2010. Ces données précieuses, livrées par les collégiens eux-mêmes au moyen d’un questionnaire, permettront de mieux cibler les politiques publiques, par tranches d’âge, par sexes mais aussi par classes.

Globalement, les jeunes se jugent en bonne santé : 88 % d’entre eux estiment être en « bonne », voire en « excellente » santé. Malgré tout, ils sont nombreux à faire état de maux psychiques ou de phénomènes somatiques (fatigue, nervosité, déprime, maux de tête, douleurs abdominales…) : 51 % des filles et 31 % des garçons.

Du sommeil en moins

Autre bonne nouvelle : la part de plus en plus importante prise par les nouvelles technologies (Internet, téléphone portable…) dans la vie des adolescents d’aujourd’hui n’est pas si néfaste. Les jeunes sortent moins qu’avant le soir, et leur sexualité n’est pas plus précoce du fait d’un accès facilité à la pornographie sur Internet (25,5 % des garçons et 14 % des filles de 15 ans déclarent avoir eu un rapport sexuel). Seul le sommeil semble pâtir des heures passées devant l’écran : les collégiens qui utilisent un ordinateur ont un temps de sommeil moyen plus court (8 h 06 contre 8 h 50), tout comme ceux disposant d’un smartphone (7 h 59 contre 8 h 44). En moyenne, chaque année, les collégiens perdent 20 minutes de sommeil les veilles de jour de classe, passant de 9 h 10 en 6^e à 8 h 08 en 3^e. Et 21 % des élèves de 3^e dorment moins de 7 heures par nuit.

Bonne alimentation

En matière d’alimentation, les collégiens français sont plutôt bons élèves. La consommation quotidienne de fruits et de légumes est en augmentation par rapport à la précédente enquête (respectivement 39 et 45 %, contre 31 et 42 % en 2006), tandis que celle de sucreries diminue (24 % contre 28 %). Même s’ils sont 63,5 % à pratiquer un sport régulièrement, les adolescents français sont relativement peu actifs au quotidien : ils déclarent une heure d’activité physique (marche, vélo…) 3,6 jours par semaine seulement. Mais, la France figure parmi les pays dont le taux de jeunes en surpoids est le plus faible : ils sont 11 %, un chiffre stable par rapport à 2006. Ce qui n’empêche pas 30 % d’entre eux de déclarer faire un régime ou avoir besoin de perdre du poids. Plus inquiétant : la consommation de tabac a augmenté depuis 2006, malgré l’interdiction de la vente aux mineurs en 2009. Un élève sur six fume quotidiennement en 3^e. Un collégien sur dix a déjà fumé du cannabis, ce qui situe la France parmi les pays les plus consommateurs. Ils sont, en revanche, moins concernés par l’ivresse alcoolique que leurs camarades grecs ou anglais, même si un collégien sur six l’a déjà connue.