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Infirmier spécialiste des terrains de conflits, l’Australien Brian Moller a piloté une mission pour Médecins sans frontières dans le nord de la Syrie.
Rien n’était facile : ni le transport des blessés, du matériel, ni l’accès à l’électricité et à l’eau ; mais nous avons reçu 350 patients et opéré 150 d’entre eux. confesse Brian Moller. Coordinateur général d’une mission de Médecins sans frontières (MSF) dans le nord de la Syrie durant six semaines, cet été, cet infirmier anesthésiste de 56 ans travaille avec MSF depuis neuf ans. Après avoir exercé aux urgences, en réanimation et en pédiatrie, il a effectué sa première mission en 2004, au Liberia. Il se consacre aujourd’hui exclusivement à l’humanitaire : « J’aime l’urgence et la prise en charge des traumatismes. Ces missions sont la suite logique de ma pratique, et il n’y a rien de plus motivant pour moi. » Brian Moller, originaire d’Australie, est un habitué des terrains de conflits : Haïti, Tchad, Pakistan, Palestine, Somalie… « Ce sont des situations difficiles, emplies de brutalité, témoigne-t-il. Les conflits civils sont particulièrement traumatisants pour les populations, et c’est forcément éprouvant d’en être témoin. » Les missions sont exigeantes pour les professionnels, qui dorment peu, sont confrontés à des urgences vitales en permanence et doivent parvenir à maintenir des standards de soins. « Il faut être fort, physiquement et émotionnellement », décrit-il. Le coordinateur ne réalise plus de soins. « Sauf quand l’équipe est surchargée, explique-t-il. Mais, je préfère ce rôle. J’aime ouvrir des missions, manager les équipes et tout faire pour obtenir de bons résultats. C’est très gratifiant. »
La mission en Syrie était sa seconde dans un hôpital clandestin, cette année. « Chaque jour, nous entendions des tirs d’obus à moins de 10 km, mais nous n’avons jamais été ciblés, et le service fonctionne toujours », raconte Brian Moller. Après deux petites semaines de repos en France, l’infirmier est reparti aux Philippines pour une mission d’assistance aux réfugiés des récentes inondations. « Cela sera probablement moins exigeant sur le plan physique », souligne-t-il.
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