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Coûts non maîtrisés, absence de stratégie… un rapport de la Cour des comptes pointe les failles du DMP.
Dans un rapport présenté devant la commission des finances de l’Assemblée nationale, le 12 septembre, la Cour des comptes remet en cause la gestion du dossier médical personnalisé (DMP) et dénonce « l’insuffisance grave de suivi financier » ainsi que la « défaillance de stratégie et de pilotage de la part de l’État ». Depuis son lancement par une loi de 2004, le DMP aurait coûté environ 210 millions d’euros, essentiellement financés par l’assurance maladie, et plus d’un demi-milliard d’euros si l’on compte les dossiers hospitaliers, qui ont vocation à échanger des données avec le DMP. Or, en juin, seuls 158 000 dossiers étaient ouverts. La Cour « considère urgent et indispensable un ferme redressement dans le pilotage stratégique et la maîtrise des coûts du DMP ». Elle recommande que le ministère de la Santé veille « étroitement à la convergence entre le DMP et les derniers dispositifs de dossiers médicaux régionaux » et conclut avec l’Ordre des pharmaciens et l’Asip santé
Face aux critiques, l’Asip a précisé que le nouveau dispositif qu’elle met en place depuis 2010 a requis « des investissements à hauteur de 95 millions d’euros, essentiellement constitués par le coût de la construction du système, de son exploitation et des actions de déploiement ». Concernant les incertitudes quant aux coûts induits par le DMP, l’agence souligne que « les difficultés de procéder à des évaluations médico-économiques fiables sur de tels sujets sont connues et devront faire l’objet de retours d’expériences ». Pour elle, le support est « un facteur de transformation de notre système de santé », qui nécessite « du temps et de la constance ».
1– Agence des systèmes d’information partagés de santé, gestionnaire du DMP depuis 2009.