CONTRACEPTION
ACTUALITÉ
Selon un sondage, 80 ?% des femmes ayant eu un rapport sexuel à risque de grossesse non désirée n’ont pas eu recours à un contraceptif d’urgence.
Près d’un tiers des femmes françaises âgées de 16 à 45 ans ont eu, au moins une fois dans l’année, des rapports sexuels à risque de grossesse non désirée. Mais seules 20 % d’entre elles ont eu recours à un contraceptif d’urgence, révèle une enquête BVA pour HRA Pharma
Si 88 % des femmes estiment que la pillule du lendemain représente un vrai progrès, et 86 % qu’il s’agit d’un acte de responsabilité, deux tiers d’entre elles ressentent cette prise, paradoxalement, comme un signe d’imprudence, et 20 % confessent en avoir honte. Pour 36 % des femmes interrogées, le recours à la contraception d’urgence est motivé par un oubli de contraception ; 31 % citent un accident de préservatif, 20 % déclarent ne pas avoir de contraception, et 10 % l’avoir arrêtée temporairement. Un comportement nouveau, qui s’explique par des relations sexuelles très irrégulières, l’attente d’un renouvellement de prescription ou une certaine lassitude pour la méthode contraceptive employée.
Pour 93 % des sondées, la contraception d’urgence devrait faire l’objet de plus d’informations. Un quart des femmes interrogées considèrent ainsi, à tort, que la pillule du lendemain a un effet abortif, et 17 % d’entre elles qu’elle est réservée aux mineures ou aux premiers rapports sexuels. Seulement 61 % savent que ce contraceptif est moins efficace 24 heures après le rapport à risque. Les médias (55 % des femmes) et le milieu scolaire (45 %) sont les deux premières sources d’information, devant l’entourage (36 %) et le médecin (20 %). Ce dernier est pourtant considéré comme étant la meilleure source. Parmi les 20 % de femmes ayant eu recours à la contraception d’urgence, 86 % se sont adressées directement à leur pharmacien ; 7 % sont passées par le médecin, 4 % par le planning familial, 2 % par l’hôpital et 1 % par l’infirmerie. Pour Christian Jamin, gynécologue endocrinologue commentant le sondage, cette « sous–utilisation » de la contraception d’urgence montre l’importance de développer une « contraception globale », qui impliquerait de prescrire une « contraception de rattrapage » en même temps que la contraception habituelle. Car, affirme-t-il, « l’oubli de la pillule est inéluctable ».
1 – Enquête en ligne réalisée en mars 2012 auprès de 3 775 femmes représentatives de la population française.