L'infirmière Magazine n° 308 du 01/10/2012

 

CONTRACEPTION

ACTUALITÉ

Selon un sondage, 80 ?% des femmes ayant eu un rapport sexuel à risque de grossesse non désirée n’ont pas eu recours à un contraceptif d’urgence.

Près d’un tiers des femmes françaises âgées de 16 à 45 ans ont eu, au moins une fois dans l’année, des rapports sexuels à risque de grossesse non désirée. Mais seules 20 % d’entre elles ont eu recours à un contraceptif d’urgence, révèle une enquête BVA pour HRA Pharma(1), rendue publique le 13  septembre.

Si 88 % des femmes estiment que la pillule du lendemain représente un vrai progrès, et 86 % qu’il s’agit d’un acte de responsabilité, deux tiers d’entre elles ressentent cette prise, paradoxalement, comme un signe d’imprudence, et 20 % confessent en avoir honte. Pour 36 % des femmes interrogées, le recours à la contraception d’urgence est motivé par un oubli de contraception ; 31 % citent un accident de préservatif, 20 % déclarent ne pas avoir de contraception, et 10 % l’avoir arrêtée temporairement. Un comportement nouveau, qui s’explique par des relations sexuelles très irrégulières, l’attente d’un renouvellement de prescription ou une certaine lassitude pour la méthode contraceptive employée.

Efficacité réduite

Pour 93 % des sondées, la contraception d’urgence devrait faire l’objet de plus d’informations. Un quart des femmes interrogées considèrent ainsi, à tort, que la pillule du lendemain a un effet abortif, et 17 % d’entre elles qu’elle est réservée aux mineures ou aux premiers rapports sexuels. Seulement 61 % savent que ce contraceptif est moins efficace 24 heures après le rapport à risque. Les médias (55 % des femmes) et le milieu scolaire (45 %) sont les deux premières sources d’information, devant l’entourage (36 %) et le médecin (20 %). Ce dernier est pourtant considéré comme étant la meilleure source. Parmi les 20 % de femmes ayant eu recours à la contraception d’urgence, 86 % se sont adressées directement à leur pharmacien ; 7 % sont passées par le médecin, 4 % par le planning familial, 2 % par l’hôpital et 1 % par l’infirmerie. Pour Christian Jamin, gynécologue endocrinologue commentant le sondage, cette « sous–utilisation » de la contraception d’urgence montre l’importance de développer une « contraception globale », qui impliquerait de prescrire une « contraception de rattrapage » en même temps que la contraception habituelle. Car, affirme-t-il, « l’oubli de la pillule est inéluctable ».

1 – Enquête en ligne réalisée en mars 2012 auprès de 3 775 femmes représentatives de la population française.