L'infirmière Magazine n° 308 du 01/10/2012

 

PÉDIATRIE

ACTUALITÉ

DU CÔTÉ DES… ÉTABLISSEMENTS

Des équipes soudées, des équipements exceptionnels, un décor chaleureux : dans le nouvel Espace méditerranéen des adolescents, à Marseille, tout est mis en œuvre pour aider les jeunes à reprendre le cours de leur vie.

Fin juin, à Marseille, au sein de l’hôpital Salvator, était inauguré l’Espace méditerranéen de l’ado­lescence (EMA). Frédérique Tomasini, directrice des soins des hôpitaux Sud, en charge de la coordination des soins de l’EMA, a participé à sa création. « Notre objectif était de réunir, dans un même lieu, les différentes structures de soins et d’accueil dont [les adolescents] ont besoin lorsqu’ils sont atteints de pathologies de type anorexie ou troubles autistiques, principalement. » Âgés de 11 à 18 ans, les jeunes suivis dans ce service – d’une vingtaine de lits –, alliant hospitalisation à temps plein et hôpital de jour, bénéficient d’un suivi exceptionnel. Ils peuvent même renouer en douceur avec l’univers scolaire, grâce à un partenariat avec l’Éducation nationale, dont quelques professeurs animent un espace pédagogique au sein de la structure. Une aile accueillant des adolescents en post-traitement de cancer a également été aménagée.

Un studio de radio, une salle de sport, un espace audiovisuel dernier cri, un atelier d’arts plastiques sont quelques-unes des installations permettant aux jeunes patients de s’exprimer et de retrouver une image positive d’eux-mêmes. « Ce n’est qu’un début, se félicite Frédérique Tomasini. Des partenariats avec d’autres institutions de soins, des associations, des fondations vont être conclus, et permettront d’élargir encore l’offre de soins. »

Sans blouse

Un concept novateur et unique en son genre a donc vu le jour au sein de cet hôpital, niché dans un grand parc. Rien n’a été laissé au hasard. La décoration a, ainsi, donné lieu à une réflexion poussée, en collaboration avec un designer. « Un endroit magique pour travailler », commente la directrice des soins.

C’est ce que pensent aussi les 15 infirmières qui y exercent. Parmi elles, Véronique Petri, infirmière puéricultrice au sein du service d’hospitalisation à temps plein, se réjouit également de l’esprit de collaboration étroite qui existe entre les équipes médicales et les soignants : « Nous sommes invitées à échanger et à discuter. C’est vraiment un travail commun », affirme cette infirmière sans blouse, parce que « la blouse, estime-t-elle, fait trop lieu de soins, et ne favorise pas l’échange ». Confirmation du professeur David Da Fonseca : « Les infirmières assurent une continuité des soins. Nous avons, d’ailleurs, mis en place des consultations communes médecins-infirmières, de manière à assurer un meilleur suivi des adolescents tout au long des journées. Les IDE participent activement à la mise en place de stratégies pour aider les jeunes à affronter leurs difficultés quotidiennes. »

Complémentarité

Un fonctionnement qui permet aussi aux médecins et aux psychologues de bénéficier des observations et des évaluations des infirmières. « Nous avons une vision complémentaire. Notre collaboration est d’autant plus importante que les adolescents ont une attitude très différente selon les situations et les gens auxquels ils sont confrontés », ajoute-t-il. Laurence Fino, éducatrice, travaille elle aussi avec les équipes infirmières. « Je suis complètement intégrée à leur roulement, explique-t-elle. Nous travaillons le jour et la nuit, ce qui permet de souder encore plus les soignants. Avec les infirmières, nous organisons toujours les activités ensemble. » Et Véronique Petri de compléter : « Notre spécificité est de travailler plutôt sur le corps, la technique de leur santé, l’éducation… Pour le reste, chacun prend part à toutes les discussions. » Nul doute que ces deux-là ne changeraient de travail pour rien au monde.