ÉDITORIAL
Quelque 11 500 femmes en sont mortes, 53 000 ont été nouvellement diagnostiquées en 2011. Premier facteur de mortalité des femmes en France, le cancer du sein est aussi celui dont l’incidence est la plus élevée. Une fois n’est pas coutume, les politiques de gauche comme de droite se sont accordées sur l’importance du préventif, en plus du curatif. Et ont fait du mois d’octobre celui de la mobilisation de l’ensemble des acteurs autour de cette cause, notamment en incitant les femmes de 50 à 74 ans à se faire dépister.
« Vérifiez de quand date votre dernière mammographie. » Une vaste campagne de communication autour de ce message invite les femmes à faire cet examen tous les deux ans. Bien que remboursé par la Sécurité sociale, le dépistage organisé n’a touché que 53 % des femmes âgées de 50 à 74 ans en 2011. Ce taux est en légère diminution depuis 2010. Pourtant, cette année, Octobre rose a été plombé par la demande de l’UFC-Que choisir de réviser la communication adressée aux Françaises les incitant à participer au dépistage organisé du cancer du sein. Un dossier de six pages dans le magazine Que choisir (octobre 2012), « Ce qu’il faut savoir du dépistage », remet en cause son efficacité et a participé à faire enfler la polémique. Pour Marisol Touraine, apostrophée sur cette controverse, « l’importance du dépistage organisé n’est pas discutable car la balance bénéfices/risques reste “nettement favorable” au dépistage ». Faut-il le rappeler Détecté tôt, le cancer du sein est aujourd’hui guéri 9 fois sur 10. Et chirurgies et traitements seront moins lourds s’ils sont effectués à ses débuts. Quant au surdiagnostic, il ne remet nullement en cause la fiabilité des mammographies, mais la non-évolutivité des tumeurs dites non invasives. Affaire à suivre.