L'infirmière Magazine n° 309 du 15/10/2012

 

ROYAUME-UNI

ACTUALITÉ

Les soignantes craignent de ne plus être entendues.

Pour la première fois en cinq ans, il n’y a plus d’infirmière au gouvernement britannique. En septembre, Anne Milton, ministre déléguée à la Santé publique, a fait les frais du remaniement du cabinet par David Cameron, le Premier ministre conservateur. Forte d’une expérience de vingt-cinq ans en tant qu’infirmière au National Health Service (NHS, le service de santé publique), Anne Milton avait intégré le gouvernement après les élections générales de 2010. Elle avait succédé à la députée travailliste Ann Keen, ancienne infirmière également, nommée par l’ancien Premier ministre Gordon Brown. Cette dernière avait été la première infirmière accédant au ministère de la Santé depuis la création du NHS, en 1946.

« Les pieds sur terre »

Cette perte de représentation infirmière au gouvernement a été critiquée par le ministre de la Santé du cabinet fantôme (1), Jamie Reed : « Il n’y aura plus personne à la table ministérielle pour porter la voix des infirmières. » « Avant Ann Keen, puis Anne Milton, nous avons passé plus de cinquante ans sans infirmière [NDLR : au gouvernement]. J’espère que nous n’attendrons pas cinquante ans de plus pour en avoir à nouveau une », a déclaré Anne-Marie Rafferty, titulaire et doyenne de l’école d’infirmières du King’s College de Londres.

Pour Doreen Crawford, enseignante en soins infirmiers à l’université De Montfort, à Leicester, « peu importe que l’on aime ou que l’on déteste Anne Milton. Il reste que c’est un énorme inconvénient de ne pas avoir d’infirmière au gouvernement. Les infirmières ont les pieds sur terre et font preuve de sens commun, ce dont les parlementaires manquent souvent. »

1– Le gouvernement virtuel traditionnellement formé par l’opposition.