INFIRMIERS SAPEURS-POMPIERS
ACTUALITÉ
Enquête à l’appui, les infirmiers de sapeurs-pompiers montrent que leurs missions ne désorganisent pas les établissements de soins.
Pouvoir opposer des « données objectives » à ses détracteurs. Voilà ce qui a motivé l’Association nationale des infirmiers de sapeurs-pompiers (Anisp). En mars dernier, elle a mené une enquête sur « l’impact de l’engagement citoyen » des ISP volontaires sur leurs relations avec leurs employeurs, publics ou privés. Ses résultats viennent d’être rendus publics
À l’été 2011, le syndicat de médecins Samu-Urgences de France publiait, ainsi, un nouveau communiqué dans lequel il dénonçait « les absences répétées de ces infirmiers ». Le syndicat pointait aussi la dangerosité de la double activité, les ISP volontaires arrivant « fatigués après une nuit passée à la caserne ou en intervention ». « On s’est rendu compte qu’ils arrivaient à convaincre, que l’on retrouvait ces propos sans fondement de syndicats dans la bouche du ministre en personne »
Par ailleurs, 80 % des infirmiers interrogés sont concernés par un changement de planning pour raisons de service ; parmi eux, 55 % sont amenés à décliner pour cela des demandes de mission formulées par leur service départemental d’incendie et de secours (Sdis), relève aussi l’Anisp. Preuve, selon eux, que les ISP donnent bien la priorité à leur employeur principal. Autre constat : les plannings hospitaliers ne respectent pas le repos de sécurité de 11 heures pour 44 % des sondés. La fatigue découlerait donc, surtout, de la mauvaise organisation des services.
La méthode d’enquête souffre néanmoins d’une faille : les infirmiers peuvent être accusés de manquer d’objectivité. L’association en a conscience, et envisage de confronter, dans un second temps, le point de vue des infirmiers à celui des cadres de santé.
1– L’enquête est en ligne sur le site www.infirmiersapeurpompier.com.
2– En novembre 2011, un rapport de la Cour des comptes sur les Sdis a reproduit un courrier du ministre de la Santé de l’époque, Xavier Bertrand, dans lequel il met l’accent sur la nécessité « d’une alternance acceptable de périodes de travail et de repos », pour les ISP volontaires, notamment.