L'infirmière Magazine n° 310 du 01/11/2012

 

ÉDITORIAL

Alors que la journée mondiale des soins palliatifs s’est tenue le 11 octobre 2012, n’allez pas croire que notre objectif était de relancer la polémique vieille de plusieurs années, en traitant justement, dans ce numéro, des soins oncologiques de support. Car c’est vrai, structures de soins palliatifs et de soins de support ne cohabitent pas toujours dans l’harmonie. Faut-il souligner leurs divergences, finalement minimes, ou bien opter pour clarifier leurs objectifs respectifs et s’attarder sur ce que soins de support et soins palliatifs mettent en œuvre pour le bien-être des patients ? Là est pourtant l’essentiel. En France, depuis 1999, trois programmes d’action relatifs aux soins palliatifs ont été élaborés, avec la participation des associations d’usagers et les professionnels de santé, pour trouver comment agir sur les symptômes induits par une maladie grave en période évolutive ou terminale, lorsque la guérison n’est plus l’objectif à atteindre. Les soins palliatifs visent à soulager, pas à guérir. Dans le plus récent programme figurait le développement de l’offre hospitalière et extra- hospitalière. Pourtant, à terme échu, les résultats d’une enquête récente, présentés au dernier congrès de la Société française de soins palliatifs (Sfap), parlent d’eux-mêmes : 42 % des patients hospitalisés relèveraient d’une prise en charge palliative. Manifestement, il reste beaucoup à faire… Les soins de support préconisent l’approche globale de la personne atteinte de cancer par une équipe pluridisciplinaire, cela dès l’annonce du diagnostic. Ils désignent toutes les aides médicales et paramédicales qui aideront le patient et son entourage à traverser cette épreuve, toutes les interventions professionnelles coordonnées qui mèneront vers l’issue de la maladie, quelle qu’elle soit, dans un objectif affiché de qualité de vie pour le malade. Soins de support et soins palliatifs sont-ils antinomiques ? Complémentaires ? Une chose est sûre, le patient, lui, a besoin d’être accompagné, quelle que soit sa maladie grave, cancéreuse ou non, dès son apparition, et il doit être aidé pour garder sa dignité, sa qualité de vie. C’est bien la finalité des soins, non ?