COOPÉRATIONS
ACTUALITÉ
DU CÔTÉ DES… COLLOQUES
La première édition des rencontres RH de la santé, fin septembre, à Paris, a été l’occasion de dresser un bilan mitigé des protocoles de coopération entre professionnels de santé.
En matière de coopération, il y a l'esprit, et la lettre. Si l'article 51 de la loi HPST, en 2009, a instauré la possibilité d'un transfert d'actes entre professionnels, à ce jour, seuls une petite dizaine de protocoles de coopération concernent les infirmiers (voir ci-dessous). Au total, la HAS a reçu 46 protocoles et prononcé 16 avis favorables
Pour autant, la question de l’apport des protocoles de coopération pour l’évolution de la profession infirmière vers des métiers intermédiaires en santé reste posée. D’une part, les protocoles semblent davantage répondre à des besoins très locaux, sur un service donné. « Ils ne sont pas pensés pour faire évoluer une profession existante », a regretté Rémy Bataillon. D’autre part, l’autonomie des paramédicaux est toujours très limitée, avec, notamment, une supervision médicale constante et une protocolisation extrême. Enfin, l’absence de modèle économique reste un frein indéniable à la reconnaissance des compétences élargies : actes paramédicaux non pris en compte dans la tarification, interdiction pour les pharmaciens de délivrer des ordonnances de médicaments rédigées et signées par les infirmières…
Préoccupée par les enjeux de santé publique autour de la démographie médicale, des besoins de santé et d’accès aux soins, la FHF a déjà alerté, en 2011, le ministère de la Santé « sur les risques inhérents à l’inertie observée dans la mise en œuvre de la coopération entre professionnels de santé ». À l’initiative de la Fédération, un groupe de travail constitué de soignants a publié, cet été, un « document méthodologique » plaidant pour la mise en œuvre concrète et urgente des recommandations du rapport Hénart de 2010 sur les métiers intermédiaires en santé.
1- Sur la base de cet avis, l’ARS autorise ou non, par arrêté, la mise en œuvre de ces protocoles, qui peuvent être étendus sur le territoire national.
2- Organisée par la Fédération hospitalière de France (FHF) et l'Association pour le développement des ressources humaines des établissements sanitaires et sociaux (Adrhess).
→ Prise en charge des patients atteints d’hépatite C dans le cadre d’une consultation IDE. CH de Montélimar.
→ Réalisation d’une ponction médullaire en crête iliaque par une infirmière, Institut Paoli-Calmette, Marseille.
→ Réalisation d’un bilan urodynamique par une infirmière experte, CHU de Rouen.
→ Réalisation d’actes échocardiographiques par une IDE, CHU de Strasbourg et CHU Louis-Pradel, Lyon.
→ Consultation de dépistage de la rétinopathie diabétique par un orthoptiste et un infirmier, région Martinique.
→ Suivi de patients atteints de maladies chroniques par une IDE, cabinet médical de Châtillon-sur-Thouet (Deux-Sèvres).
→ Réalisation de vaccinations et sérologies au cours d’une consultation infirmière de prévention, centre de prévention et de santé d’Étampes.
→ Suivi du patient hémodialysé par une IDE dans le cadre du déploiement de la télémédecine, établissement de santé ECHO, à Nantes.
→ Consultation infirmière de préadmission pour décision d’hospitalisationen cure de sevrage, CH d’Ancenis.
1- Selon la liste fournie par la HAS en septembre dernier.