L’envol des « pigeons », début octobre dernier, souligne l’importance des réseaux sociaux dans l’occupation de l’espace médiatique. Le coup de force des entrepreneurs en colère contre le projet de loi de finances 2013 réside d’abord dans le choix du support de leur communication – une page Facebook – ainsi que du sobriquet ironique « pigeons », dont ils se sont affublés. En moins d’une semaine, les souris déchaînées de ces pigeons révoltés ont fait le tour de la Toile, et ont rassemblé plus de 22 000 entrepreneurs énervés, sur leur page Facebook, obligeant le gouvernement à revoir sa copie.
Ni une, ni deux, les infirmières, lasses de ne pas être entendues par la ministre de la Santé, se sont unies sur le réseau social Facebook(1), et le nom de leur page, « Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes », rappelle furieusement le slogan du mouvement infirmier de la coordination de 1988, alors scandé par une mer de 100 000 blouses blanches en grève, luttant pour une meilleure reconnaissance… À l’heure de cet édito, elles sont déjà 5 840 pigeonnes à avoir rejoint ce groupe Facebook, dénonçant leurs conditions de travail. Si certains se demandent encore s’il faut, oui ou non, croire au pouvoir des réseaux sociaux aujourd’hui… Restons courtois. Restons polis. La réponse est « oui ». Un « oui » franc et massif. L’utilité des réseaux sociaux, Facebook, Twitter, n’est plus à démontrer. Ils sont les nouveaux médias et lobbys sur mesure de demain, une nouvelle forme de communication motivée par la défense d’une cause par des centaines, voire des milliers de personnes. Les réseaux sociaux, nouvelles sous-toiles venant gonfler la Toile, donnent la parole à ceux qui refusent d’être ignorés. « Tout seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin »(1).La synergie des clics de souris et la mélodie silencieuse des doigts de milliers d’internautes parcourant leur clavier pourraient bien avoir raison de l’inertie ministérielle… Alors, chères pigeonnes, à vos souris !
1- www.facebook.com/groups/NiBonnesNiNonnesNiPigeonnes/