INFLUENZA
ACTUALITÉ
Convaincre les infirmières de se vacciner est l’une des priorités du Groupe d’expertise et d’information sur la grippe.
Seules 10 à 15 % des infirmières françaises seraient vaccinées contre la grippe, contre 23 % de la population générale. Alors que les virus A(H1N1), A(H3N2) et B ont fait leur apparition, convaincre les soignantes est une priorité pour le Groupe d’expertise et d’information sur la grippe (Geig), qui tenait une conférence de presse début novembre. L’enjeu est de taille : l’an passé, les infirmières ont vacciné la moitié des personnes à risque ayant utilisé leur bon de prise en charge du vaccin. Elles sont donc bien placées pour faire la « promotion de la vaccination » auprès de la population. D’autant plus que l’Ordre infirmier réclame que la revaccination infirmière sans prescription médicale soit étendue à tous les adultes.
Pour montrer « l’intérêt » du vaccin, le Pr Bruno Lina, président du comité scientifique du Geig, a dégainé plusieurs études. La première, publiée cette année dans la revue Vaccine, démontre que le taux d’anticorps reste bien au-dessus du seuil protecteur plus de sept mois après la vaccination. « Il est faux de dire que les anticorps disparaissent au bout de deux mois », a insisté le spécialiste, évoquant « une rumeur lancée sur un blog infirmier ». Quant aux virus qui circulent actuellement, « ils sont identiques à la souche vaccinale ». Ciblant la grippe nosocomiale, le médecin a présenté une étude menée à l’hôpital Édouard-Herriot de Lyon, publiée dans la revue BMC : 70 % des cas de grippe sont apparus dans les services où moins de 35 % des soignants étaient vaccinés. Pour franchir ce « seuil au-delà duquel on voit décroître le nombre de grippes nosocomiales », le Geig mise sur « des actions simples », comme l’embauche d’une infirmière allant à la rencontre du personnel dans les services pour proposer la vaccination.