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CHRONIQUE
Certains médecins peuvent-ils imposer l’idée qu’ils se font de leur valeur et décider du prix de leur travail ? Les citoyens sont les payeurs, au travers de leurs cotisations à la Sécurité sociale et aux complémentaires santé, de la CSG, et de leurs impôts. Les contribuables auraient-ils perdu tout droit de regard sur une question aussi cruciale pour l’avenir de leur système de santé solidaire ? C’est ce que laisse penser le récent accord passé entre la direction de la Sécurité sociale et les syndicats de médecins libéraux, qui amènera à « surveiller » les dépassements d’honoraires. Certains ont, en effet, perdu de vue « le tact et la mesure » exigés. De plus en plus de consultations spécialisées ne sont plus accessibles, à moins de verser des sommes dignes d’un racket, alors que les praticiens sont en grande partie payés par les cotisations solidaires. Par ailleurs, s’il est évidemment normal de rémunérer correctement les médecins, cela vaut pour les autres professionnels de santé, qui, tous, subissent de fortes contraintes. II faut considérer la situation dans son ensemble, et délimiter les revenus en fonction de critères précis. Qui puissent garantir aux soignants une vraie qualité de travail et une formation en toute indépendance ; et aux patients, une qualité de soins qu’ils puissent évaluer en toute connaissance de cause. De nombreux médecins exercent en secteur 1, ils ont du mal à trouver des correspondants pour leur adresser des patients. Voilà une problématique à traiter en urgence ; entre soignants, certes, mais, surtout, avec la population. Le « juste prix » reste à débattre.