ACCÈS AUX SOINS
ACTUALITÉ
L’Association des médecins urgentistes de France demande au gouvernement un moratoire sur la fermeture des services d’urgences.
En quelques décennies, lenombre de services d’urgences a été divisé par trois ou quatre en France. On est en plein paradoxe. Alors qu’on évolue dans un environnement où il faut avoir accès à tout, partout et à toute heure, l’accès à la santé, qui est le bien le plus précieux, serait, lui, conditionné à la volonté et à la dictature d’une administration gestionnaire. C’est inacceptable ! », tempête Patrick Pelloux, président de l’Amuf
Dans un contexte de rigueur économique et de regroupement des établissements publics, plusieurs des 690 services d’urgence français sont sur la sellette : Juvisy-sur-Orge et Longjumeau (Essonne), de même que Bressuire et Parthenay (Deux-Sèvres). À Thonon-les-Bains, en Haute-Savoie, l’équipe médicale a démissionné afin de protester contre le manque de moyens. À l’hôpital Saint-Louis (AP-HP), le Dr Pierre Taboulet, le chef de service, a claqué la porte pour la même raison.
L’emblématique Hôtel-Dieu (AP-HP) ne fait pas exception : son service des urgences sera fermé en 2013. « Sans doute aurais-je moins contesté la fermeture des urgences de l’Hôtel-Dieu si les services appelés à reprendre son activité [les hôpitaux Cochin et Lariboisière] étaient proches et n’étaient pas eux-mêmes déjà submergés par les patients, qui poireautent parfois huit à dix heures avant d’être pris en charge », déclare le président de l’Amuf.
Le projet de réduction des horaires d’ouverture de certains services est aussi dans le viseur de l’association. « La notion de services d’urgences que l’on défend est identique à celle que nous avons du service public. On ne peut pas dire aux usagers : “Les urgences seront désormais ouvertes de 8 à 20 heures, vous êtes priés d’avoir une urgence médicale durant cette plage horaire !” Cela n’a pas de sens car, par définition, une urgence ne peut être remise à plus tard », insiste Patrick Pelloux.
Le 28 novembre, à Paris, l’Amuf s’est jointe à la manifestation de la CGT « pour la défense de la protection sociale » et au rassemblement devant l’Hôtel-Dieu. Aucun contact n’a été établi avec le ministère de la Santé. Malgré la promesse d’un accès aux soins d’urgence en moins de trente minutes sur tout le territoire, « le gouvernement continue de mettre en œuvre la loi HPST
1- Association des médecins urgentistes de France (Amuf).
2- Hôpital, patients, santé, territoires (HPST).