L'infirmière Magazine n° 314 du 01/01/2013

 

AP-HP

ACTUALITÉ

Le 12 décembre était décrété « journée hôpital sans cadres » dans les hôpitaux publics parisiens. Dénonçant leurs conditions d’exercice, managers et formateurs veulent que leur travail soit reconnu.

Branle-bas de combat chez les cadres de l’AP-HP. Le 12 décembre, « journée hôpital sans cadres », plus de 300 salariés des différents établissements se sont rassemblés à l’hôpital Saint-Antoine pour énoncer leurs revendications aux représentants de la direction. Durant près de trois heures, les cadres ont pris la parole à tour de rôle et ont fait éclater au grand jour leur mal-être, nourri par les « restructurations à marche forcée » qui se sont enchaînées ces dernières années. Dans le « mille-feuille hiérarchique », les cadres sont placés dans une position d’« exécutants dépendants », a déploré la CGT. « On entend “activités, masse salariale, cible…” Ça suffit ! Il faut redonner la parole aux cadres », a lancé l’un d’eux. Dénonçant le « burn out », le harcèlement, la « maltraitance institutionnalisée », l’intersyndicale(1) et les salariés présents ont réclamé l’amélioration de leurs conditions d’exercice. Insistant sur la reconnaissance de leur « temps de travail réél », ils demandent le respect de la réglementation sur le libre choix annuel entre décompte et forfait horaire – qui serait imposé dans plusieurs établissements – et le paiement de 18 heures supplémentaires par mois.

Harmonisation

Ils revendiquent une « équité de traitement » entre les sites pour les primes et le paiement des gardes et les astreintes « paramédicales ». Non statutaires, ces dernières se substituent souvent aux gardes administratives. « Dans certains hôpitaux, c’est 48 € le week-end, dans d’autres, 350 », a témoigné une cadre. « En matière de salaires et de primes, la direction générale n’a plus de pouvoir réglementaire », a répondu Christian Poimboeuf, DRH de l’AP-HP, renvoyant la balle aux ministères de la Fonction publique et de la Santé. Un décret doit, en effet, organiser le reclassement des cadres de la fonction publique hospitalière, en instituant un nouveau corps de cadres paramédicaux et une nouvelle grille indiciaire(2). Néanmoins, au sein de l’institution, « il y a des éléments qui doivent être harmonisés en fonction du statut. C’est un travail qui prend du temps », a reconnu le DRH. Il a en outre évoqué des travaux en cours pour « un plan cadres. Il fera l’objet d’une concertation avec vous à partir de fin janvier. » « Les groupes de travail, les commissions, les plans cadres et les rapports, on n’en veut plus », ont insisté les protestataires, réclamant des négociations immédiates. « Ce n’est que le début du mouvement », ont-ils prévenu.

1– CGT, FO, CFDT, CFTC et SUD santé.

2– Conformément au protocole d’accord du 2 février 2010, le reclassement devait initialement s’opérer le 1er juillet dernier. À l’heure où nous écrivions ces lignes, le texte n’était toujours pas paru.

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