NOTE MÉDIOCRE POUR LA RÉFORME - L'Infirmière Magazine n° 315 du 15/01/2013 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 315 du 15/01/2013

 

LMD

ACTUALITÉ

La Fnesi a dressé un bilan mitigé de la réforme de la formation mise en place en 2009. Au centre des critiques, les stages.

Alors que l’évaluation interne conduite par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) est en cours, la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) a dressé son propre bilan de la réforme LMD, mise en place en 2009. Dans sa revue trimestrielle, Serum, l’association a livré les résultats d’une enquête d’opinion menée auprès de quelque 4 000 étudiants, issus de « tous les Ifsi de France ». Verdict : le ressenti global sur la formation est « moyen » pour 44 % d’entre eux. Même appréciation sur les 59 unités d’enseignement (UE) qui composent la formation : 65 % des répondants estiment qu’elles sont « moyennement » adaptées. Bonne surprise, les cours dispensés par des universitaires(1) sont appréciés par 87 % des étudiants. Et ce même si un tiers d’entre eux doivent les suivre par visioconférence ou sur DVD, ce qui les empêche de poser des questions à l’intervenant. En revanche, la plupart considèrent qu’ils ont trop de cours magistraux, et pas assez de travaux dirigés ni de travaux pratiques.

Côté stages, « il y a très peu de positif », lance Ève Guillaume, étudiante de 3e année et présidente de la Fnesi. Bien que les quatre terrains de pratique obligatoires soient jugés adaptés par 65 % des répondants, 69 % d’entre eux trouvent les périodes de stage trop longues(2). « Dix semaines dans un même service, c’est trop long. On se sent vite autonome, et la progression est limitée par le statut d’étudiant », développe Ève Guillaume.

Dénigrement

La formation des tuteurs de stage pose problème. Pour 36 % des étudiants interrogés, elle est jugée mauvaise, surtout concernant l’utilisation du portfolio. Par manque de temps, cet outil, qui mesure la progression du stagiaire, est souvent rempli de « manière arbitraire » par les encadrants. Et, selon 67 % des sondés, l’évaluation faite par ces derniers serait influencée par « le regard négatif » qu’ils portent sur le nouveau référentiel de formation. En effet, 78 % des étudiants estiment que la réforme est plutôt mal accueillie par les professionnels. En cause, une formation moins longue que celle du référentiel de 1992 et la disparition des mises en situation professionnelle, considérées comme des « rites de passage » par les anciens. « Certains nouveaux diplômés qui ont été embauchés ont même eu droit à une formation particulière de remise à niveau, raconte Ève Guillaume. Il va falloir du temps pour changer cette vision négative. »

1- Il s’agit de cours de sciences humaines, de droit, de sciences médicales ou de biologie.

2- Les étudiants doivent effectuer au moins un stage en : soins de courte durée ; soins de longue durée et SSR ; santé mentale et psychiatrie ; soins individuels ou collectifs sur des lieux de vie. Les stages durent 5 semaines au semestre 1, et 10 semaines aux semestres 2, 3, 4 et 5. Le semestre 6 est divisé en deux stages de 15 semaines au total.

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