COOPÉRATION
ACTUALITÉ
Les infirmières sont plutôt « hostiles » aux coopérations entre professionnels de santé instaurées par l’article 51 de la loi HPST.
Si la ministre de la Santé mise sur les transferts de compétences pour lutter contre les déserts médicaux, ce n’est pas le cas des infirmières. Selon un sondage mené en décembre par le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI CFE-CGC), 87 % des soignantes seraient opposées aux coopérations entre professionnels de santé instaurées par l’article 51 de la loi HPST de 2009. Pour la grande majorité des 13 234 votantes, les coopérations sont des transferts d’acte visant à « décharger le médecin », et qui ne s’accompagnent d’aucune reconnaissance statutaire ou salariale. À ce jour, neuf protocoles de coopération médecin-infirmière ont été validés. Il s’agit, par exemple, de réaliser une ponction médullaire en crête iliaque (Institut Paoli-Calmette, Marseille) ou encore des actes d’échocardiographie (CHU de Strasbourg et CHU Louis-Pradel, à Lyon).
Pour Thierry Amouroux, secrétaire général du syndicat, ce sont des fonctions « Kleenex » : « Si le médecin s’en va, le protocole tombe à l’eau, et l’infirmière retourne à la case départ. » La formation préalable, réalisée « sur le tas » par le médecin, n’est pas « validante », relève le SNPI. « Les compétences sont discutables, en particulier la capacité à réagir correctement en cas de problème. »
Invitées à commenter leur choix, les infirmières se sont prononcées en faveur d’une formation diplômante, de niveau master, en pratiques avancées – comme il en existe déjà à l’université de Marseille Méditerranée et à l’École des hautes études en santé publique, ainsi qu’à l’université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Des formations qui, seules, pourront offrir aux infirmières « une nouvelle fonction, considérée et payée comme telle », selon Thierry Amouroux.