L'infirmière Magazine n° 317 du 15/02/2013

 

VIH/SIDA

ACTUALITÉ

Avec l’aide de professionnels de santé, des femmes séropositives ont conçu un programme européen qui vise à améliorer leur qualité de vie.

Si les progrès accomplis en matière de traitements du sida sont indéniables, certains obstacles concernant l’accès aux soins et l’observance des traitements restent encore à franchir. Force est de constater que l’inégalité entre les sexes existe aussi au travers de cette problématique. Une part des femmes infectées par le VIH sont victimes d’une double peine : celle d’être femme et celle d’être séropositive. Pour Hélène Freunlich, coordinatrice de l’action « Femmes & migrantes » à Sida info service, « les inégalités physiologiques, culturelles, sociales et économiques, parfois cumulées, vécues par les femmes les placent dans des situations fragilisantes face au VIH/sida. Elles se retrouvent souvent isolées en raison des difficultés à révéler et à gérer leur statut séropositif ».

Dispositif spécifique

Or, dans le monde, la moitié des adultes vivant avec le VIH sont des femmes ; en Afrique subsaharienne, notamment, 80 % des jeunes séropositifs sont des femmes. En France, 48 000 femmes ont été touchées par le sida en 2009(1). Pour tenter de remédier à cette situation, un programme européen spécifique a été élaboré ; « SHE »(2) est disponible en Italie, en France, en Espagne, au Portugal et en Grande-Bretagne. Conçu par des femmes séropositives accompagnées par des professionnels de santé et des associations de patients, son objectif est d’aider les patientes atteintes du sida à améliorer leur qualité de vie. Structuré autour de trois axes, le programme met à leur disposition une « boîte à outils » basée sur des sessions d’échanges, de « soutien par les pairs », organisées et animées par des patientes porteuses du VIH.

Partage et conseils

Comment gérer sa vie sexuelle ? Peut-on avoir des enfants ? Quels sont mes droits ?… Neuf modules abordant tous les champs de la vie impactés par le sida sont proposés dans ce dispositif. Le partage du vécu, les explications et les conseils échangés permettent de toucher des femmes restées jusque-là en dehors du système de soins. Deuxième axe : un programme d’éducation médicale continue, destiné à la communauté soignante et mis à disposition dans toutes les structures hospitalières prenant en charge la maladie, afin d’améliorer la communication entre soignants et patients. Un site Internet(3) complète le dispositif.

1– Onusida, 2011.

2– SHE : Strong HIV positive empowered women.

3– Le site Internet : www.sheprogramme.fr