UNE MEILLEURE SURVIE - L'Infirmière Magazine n° 318 du 01/03/2013 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 318 du 01/03/2013

 

CANCER

ACTUALITÉ

Le deuxième rapport sur la survie des personnes atteintes de cancer, présenté le 7 février, montre des résultats encourageants, mais inégaux.

Quelque 427 000 personnes sur 12 départements, 47 types de cancer étudiés sur des personnes de plus de 15 ans entre 1989 et 2007. Pour évaluer la survie au cancer, quatre acteurs de la lutte contre le cancer(1) se sont basés sur une vaste population, et sur une toute nouvelle méthode de calcul, que la France est la première à utiliser : la survie nette. « La survie brute correspond à la proportion de patients encore vivants cinq ans après le diagnostic, toutes causes de décès confondues, explique Nadine Bossard, médecin statisticien aux Hospices civils de Lyon. La survie nette, elle, estime la proportion de patients encore vivants à cinq ans, mais si ces patients ne pouvaient décéder que de leur cancer. » Un indicateur épidémiologique « plus fiable », et qui permet d’effectuer de « meilleures comparaisons internationales », assure le Pr Agnès Buzyn, présidente de l’Inca. Et de mieux ajuster les politiques de santé publique. L’un des enseignements de l’estimation par la survie nette est que la mortalité liée au cancer est la même que l’on soit jeune ou vieux : les patients âgés présentent une survie brute à 32 %, mais une survie nette à 88 %, la même que les patients jeunes.

Avantage aux femmes

Les résultats de ce rapport sont encourageants, « même s’il ne faut pas crier victoire », prévient Pascale Grosclaude, responsable du réseau Francim. Selon la localisation cancéreuse, la survie à dix ans présente des variations considérables : de 1 à 93 %. Les cancers du sein et de la prostate maintiennent un bon pronostic : la survie nette à cinq ans au cancer du sein est passée de 81 % en 1990 à 89 % en 2002 ; celle au cancer de la prostate, de 70 % à 90 % sur la même période. Des chiffres qui s’expliquent par les bonnes pratiques de dépistage. À l’inverse, certains cancers restent difficiles à soigner, comme celui du poumon. En cause, notamment, une forte consommation d’alcool et de tabac chez les jeunes femmes. « La survie à cinq ans est de 14 % ; à dix ans, de 15 % seulement. Même si, sur le terrain, les cliniciens voient des progrès, leur impact n’est pas suffisant. Il faut améliorer la prévention », développe Pascale Grosclaude. Autre enseignement du rapport : à cancer égal, à dix ans, les femmes ont une meilleure survie. D’autre part, elles présentent davantage de cancers de bon pronostic – c’est-à-dire une survie à dix ans supérieure ou égale à 66 % – que les hommes : 52 % contre 28 %.

1 – L’Institut national du cancer (Inca), l’institut national de veille sanitaire (InVS), le réseau des registres des cancers Francim et le service de biostatistiques des Hospices civils de Lyon (HCL).