ÉDITORIAL
Hospitalisation, préparation, organisation, information, coordination : ces termes font écho à votre environnement professionnel, les missions de soins pour lesquelles vous avez choisi votre profession ? Sans doute. Pourtant, récemment, c’est un prestataire bien connu d’assistance et d’assurance voyage qui les déclinait pour mieux promouvoir sa dernière « offre » de services aux patients et aux familles avant, pendant et après l’hospitalisation ! Je ne sais ce que cela vous inspire. Pour ma part, cela me met mal à l’aise. L’idée que les usagers, ou les patients potentiels, envisagent de contracter une assurance pour sécuriser un éventuel séjour hospitalier, incluant l’information sur la pathologie et le traitement, ou encore la coordination médico-sociale, toutes deux nécessaires à une prise en charge optimale, me laisse songeuse. Que 74 % des quelque 1 000 personnes interviewées en 2012 à la demande du prestataire attendent une aide aux démarches administratives, 57 %, une coordination médico-sociale, et que 84 % souhaitent une information et des conseils délivrés par un professionnel de santé avant une hospitalisation semble bien légitime. Car, si, en 2011, il a fallu dédier l’année à l’usager et à ses droits, avant cela, des plans cancer, diabète, Alzheimer, et autre plan AVC avaient été nécessaires pour marteler combien informer et coordonner sont partie intégrante du soin. La loi HPST, à son tour, a mis l’accent sur l’importance de la coordination, de la préparation du retour à domicile. Nous sommes perfectibles, nous l’admettons. La mise en place de réseaux, les consultations d’annonce, les entretiens infirmiers en sont la preuve. Poursuivons si nous ne voulons pas laisser payer les patients pour un service d’écoute, de conseil, de suivi délivré exclusivement par des médecins salariés de compagnies d’assurance ! Et puis, imaginons seulement comment ces derniers vont collecter les informations auprès des équipes hospitalières : quelques coups de fil et courriers à ajouter au quotidien déjà complexe des soignants peut-être ?