L'infirmière Magazine n° 321 du 15/04/2013

 

PÈLERINAGE

ACTUALITÉ

Chaque année, Valérie Perrier, puéricultrice, accompagne des personnes malades ou handicapées aux Sanctuaires de Lourdes.

Le retour des beaux jours marque la reprise des pèlerinages collectifs organisés à Lourdes (Hautes-Pyrénées). D’avril à octobre, la SNCF affrète près de 280 trains spéciaux. À bord de l’un d’eux montera, le 27 avril en gare d’Austerlitz, Valérie Perrier, pour huit heures de voyage. Cette infirmière-puéricultrice, qui est directrice d’une crèche à Paris, participe depuis 1985 au pèlerinage annuel de l’Association des brancardiers et infirmières de l’Ile-de-France (Abiif)(1). « C’est une responsabilité : chacune des infirmières assure le suivi sanitaire d’une vingtaine de personnes, de 5 à 22 heures, chaque jour. » Les 280 personnes malades ou handicapées, majoritairement âgées, sont accompagnées par 480 bénévoles(2), dont huit médecins et une quinzaine d’infirmières, étudiantes en troisième année ou diplômées.

Normes très strictes

Ces IDE exercent généralement en soins aigus (bloc opératoire, réanimation), en cancérologie, à domicile, en intérim… Les soins sont comparables à ce qui se fait à domicile, « dans des normes sanitaires très strictes » et avec beaucoup de matériel et de médicaments. Durant quatre nuits, l’hébergement est prévu dans des chambres d’une à huit personnes, avec prises d’oxygène et blocs de douche. « Cela n’a pas toujours été le cas, témoigne Valérie Perrier. Quand j’ai commencé, nous dormions dans de grandes salles communes, avec 40 malades, et seulement quatre lavabos à chaque bout. »

Le « recrutement » du personnel paramédical commence dès novembre. « Nous avons du mal à le fidéliser », regrette Valérie Perrier, responsable des infirmières à l’Abiif. Pourtant, le pèlerinage « auprès de personnes démunies financièrement et dans leur corps » apporte « un enrichissement, un recul sur son quotidien et son métier ». Autre atout : l’esprit convivial au cours des soirées… Le tout dans « une démarche de service et spirituelle ». En outre, assure-t-elle, il ne faut « pas forcément » être catholique ni pratiquante pour être infirmière dans le cadre du pèlerinage. « On ne demande pas de certificat de baptême(3). »

Et les patients, pourquoi se rendent-ils à Lourdes ? Dans l’espoir d’une guérison pour certains. L’Église n’a reconnu que 68 miracles sur quelque 7 000 « guérisons inexpliquées ». Surtout, les pèlerins, notamment les patients en unité de soins de longue durée, « se donnent de la force pour le reste de l’année. Ils reviennent avec beaucoup d’optimisme, ou plus d’acceptation de leur pathologie et de leur handicap. »

1– D’autres pèlerinages sont organisés par des diocèses : Lourdes cancer espérance… Les infirmières peuvent être bénévoles au sein du poste de secours des Sanctuaires (bit.ly/Z5ZhMX).

2– Malades et accompagnateurs paient tout ou partie des 260 euros de frais.

3– Lors de l’inscription sur www.abiif.com, il est tout de même demandé le nom de sa paroisse.