UNE LONGUE ÉPIDÉMIE

L’épidémie de grippe qui vient de s’achever serait la plus longue observée en France depuis 1989 par le réseau Sentinelles. « Ça fait longtemps qu’on n’avait pas vu une épidémie aussi étendue dans le temps », reconnaît le D^r Anne Mosnier, coordinatrice nationale du réseau des Grog(1). Le seuil épidémique a été franchi durant treize semaines, du 17 décembre au 17 mars. Le pic de consultations pour syndrome grippal a été atteint mi-février, avec un taux d’incidence de 990 cas pour 100 000 habitants. C’est le plus fort taux mesuré par le réseau unifié(2) depuis sa création, en octobre 2009. Au total, 3 532 000 personnes auraient consulté leur médecin pour un syndrome grippal, selon le réseau Sentinelles. C’est près de 2 millions de plus que lors de l’épidémie 2011-2012, qui avait duré huit semaines.

Polémique

Cette année, « il n’y a pas eu une, mais trois épidémies », explique Anne Mosnier. Trois virus grippaux ont circulé en France : les virus B (54 %), A(H1N1) et A(H3N2), représentant respectivement 22 et 18 % des cas, selon les Grog. Remarquable par sa longueur, l’épidémie de cet hiver ne l’est pas par sa gravité. « Les maxima mesurés par le réseau des Grog depuis 2002 n’ont pas été franchis », précise la coordinatrice nationale.

Mais, l’ampleur de l’épidémie a relancé la polémique sur l’efficacité du vaccin. Celui-ci n’aurait protégé que faiblement contre le virus A(H3N2), qui a muté entretemps. « L’année dernière, l’efficacité vaccinale contre le virus A(H3N2) n’était déjà pas bonne », admet Anne Mosnier. Les plus de 65 ans n’auraient été protégés qu’à hauteur de 15 %. Le médecin rappelle cependant que le vaccin vise à prévenir les complications graves de la maladie.