L'infirmière Magazine n° 322 du 01/05/2013

 

RISQUES

ACTUALITÉ

En 2010, les infirmières étaient impliquées dans 47,2 % des accidents exposant au sang signalés. Leur fréquence diminue, grâce à la présence accrue de matériels de sécurité.

Les infirmières sont toujours les premières victimes d’accidents exposant au sang (AES) : en 2010, elles sont impliquées dans 47,2 % des 17 039 accidents signalés au Réseau d’alerte, d’investigation et de surveillance des infections nosocomiales (Raisin), qui vient de rendre public son rapport 2010 sur la surveillance des AES. Les Ibode sont les plus exposées, si l’on rapporte le nombre d’accidents à celui des professionnels : 14,7 % d’entre elles ont rapporté un AES en 2010, contre 5,7 % des IDE, 3,2 % des Iade, 1,5 % des aides-soignants ou encore 2,1 % des médecins. Près de 70 % des accidents sont des piqûres, qui surviennent le plus souvent au cours d’injections ou de prélèvements sanguins. Lors des signalements, la prévention des risques et le niveau de protection des professionnels sont renseignés ; il apparaît que « 43,3 % des AES auraient pu être évités par la seule observance des précautions standards », comme le port de gants, la présence d’un collecteur à portée de main, ou encore la mise à disposition de matériels de sécurité.

Dispositifs sécurisés

Le niveau de protection a, cependant, progressé : le taux de port de gants est passé de 67 % en 2006 à 71 % en 2010. Le réseau note également « une commande croissante de dispositifs médicaux sécurisés ». Seuls 7,9 % des établissements ne sont équipés d’aucun des quatre dispositifs sécurisés ciblés par l’enquête (cathéters, seringues à gaz du sang, aiguilles pour chambre à cathéter implantable, aiguilles à ailettes). Mais, le niveau d’équipement est très variable, et moindre dans les établissements privés. Autre résultat encourageant : le nombre d’accidents n’a cessé de baisser d’un point de vue statistique : le taux d’AES pour 100 lits était de 8,9 en 2004, contre 6,7 en 2010. Cette baisse est encore plus marquée pour les infirmières. Enfin, la surveillance des accidents, volontaire de la part des structures, se généralise. En 2010, 810 établissements de santé ont signalé des AES aux centres de coordination de lutte contre les infections nosocomiales (Cclin), soit 29 % des établissements français, représentant 59 % des lits d’hospitalisation. De nouvelles avancées en termes de prévention sont attendues avec la directive européenne 2010/32/UE du 10 mai 2010, qui doit être transposée dans la législation nationale au plus tard le 11 mai prochain. Selon le rapport, cette directive devrait « inciter encore plus fortement » les établissements à s’équiper en matériels de sécurité.