MOBILISATION
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Le service des urgences pourrait fermer d’ici à la fin de l’année. Le plus vieil hôpital de Paris va devenir un établissement universitaire de santé publique.
Aucune décision n’a encore été prise, toutes les hypothèses restent envisagées », résume diplomatiquement Sophie Albert, directrice du projet du nouvel Hôtel-Dieu (AP-HP), centre hospitalier situé sur l’île de la Cité, en plein cœur de Paris (4e). Depuis la rentrée 2012, la mobilisation ne faiblit pas autour de cet établissement historique, menacé de fermeture depuis de nombreuses années et où il a été décidé de déménager le siège de l’Assistance publique, actuellement situé dans le 1er arrondissement. Plusieurs services ont déjà quitté les lieux : la chirurgie thoracique et la réanimation se sont installées à l’hôpital Cochin (AP-HP), et la pneumologie fait étape à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce pour les 12 à 18 prochains mois, en attendant que les nouveaux bâtiments de Cochin qui lui sont destinés soient achevés. « Certaines analyses ne sont déjà plus réalisées dans notre laboratoire et, dès juin, des tests d’efforts, pourtant nécessaires au suivi des patients sous antirétroviraux pris en charge par l’équipe du Pr Viard, ne pourront plus être effectués à l’Hôtel-Dieu », observe Guillaume Gandoin, infirmier urgentiste et membre de l’association Hôpital pour tous, qui réunit soignants et patients.
Voilà qui ressemble à s’y méprendre à un démantèlement. D’autant que mi-mars, des documents internes à l’AP-HP, révélés par le journal Métro, notamment une note à l’attention des chefs de service de l’hôpital Cochin, faisaient état d’une fermeture du service d’accueil des urgences de l’Hôtel-Dieu en novembre 2013. « La décision est prise avant même qu’une étude soit réalisée pour s’assurer que Cochin est en mesure d’absorber le flux de patients, s’indigne Graziella Raso, secrétaire permanente Usap-CGT et référente pour l’Hôtel-Dieu. Du point de vue des soins, ils ne savent pas où ils vont. »
Le rapport Fagon/Lombrail, présenté début avril, dessine pourtant les grandes lignes d’un nouveau projet pour l’Hôtel-Dieu. Celui d’un établissement universitaire de santé publique. Il perdrait tous ses lits au profit d’une activité « ambulatoire » de soins, de recherche, d’enseignement et de prévention. Des consultations de médecine générale, spécialisée et dentaire seraient accessibles 24 h/24, assurées par des praticiens des secteurs public et privé, au tarif conventionné. Les activités de soins n’occuperaient plus que 41 % du site, le reste étant dédié au siège, à une résidence étudiante ou encore au musée de l’AP-HP
Du côté de la CGT, le glas semble déjà sonné. « On voit se profiler la disparition pure et simple de ce centre, assène Bernard Giusti, secrétaire général adjoint de la CGT-Cochin. Des consultations seules ne peuvent pas être rentables. Et un an ou deux après l’ouverture, ils diront qu’ils doivent arrêter. » Pour les membres d’Hôpital pour tous, il reste cependant un espoir. Selon le plan local d’urbanisme (PLU), le site de l’établissement est, en effet, réservé à une activité de soins. Pour y implanter d’autres activités, le PLU devrait être modifié. Et si, du côté de l’AP-HP, les relations avec la municipalité sont activement entretenues, les militants espèrent aussi pouvoir tirer leur épingle du jeu. « Les élus UMP, UDI
1 – Suite à la vente de l’Hôtel de Miramion, le musée a fermé ses portes en juillet dernier. En attendant son transfert sur le site de l’Hôtel-Dieu, prévu pour 2016, des expositions itinérantes sont organisées.
2 – Union des démocrates et indépendants, parti présidé par Jean-Louis Borloo.