LES SAGES-FEMMES SE REBELLENT

Les sages-femmes sont en colère, mais ne parviennent pas à s’unir pour le dire. Reçues au ministère le 23 avril afin d’évoquer leur évolution vers le statut de praticien hospitalier, six organisations professionnelles(1) ont ensuite exprimé leur mécontentement dans une dépêche APM. Selon le Code de la santé publique, le statut des sages-femmes relève de deux textes : le livre I de la fonction publique hospitalière (FPH), qui traite des professions médicales, et le livre IV, sur les professions non médicales. « Cela ne nous correspond pas en termes d’autonomie et de responsabilité », résume Nicolas Dutriaux, secrétaire adjoint du Collège national des sages-femmes.

Désaccord

La réunion ministérielle n’a pas permis de progresser sur l’évolution statutaire, pourtant évoquée depuis une dizaine d’années. « On nous a dit qu’un ordre de mission allait être émis, explique Nicolas Dutriaux. Il s’appuierait sur un rapport sur l’organisation des soins prévu pour mai. On y sera encore en 2017 ! » C’est ce qui risque d’arriver si les sages-femmes ne s’accordent pas. « Cette revendication sur le statut de praticien hospitalier entrave notre revalorisation, craint Annie-Claude Ottan, de l’UFMICT-CGT(2). Certaines infirmières spécialisées ont désormais une rémunération supérieure à la nôtre. Nous voulons un statut de profession médicale dans la FPH et une revalorisation salariale. » Statut qui permettrait de préserver certains acquis, tels que le temps de travail ou l’âge de la retraite. Les grands syndicats appellent ensemble à un mouvement de grève le 22 mai. De leur côté, les organisations favorables au statut de praticien hospitalier préparent un recours devant les institutions européennes… pour discrimination de genre.