ROYAUME-UNI
ACTUALITÉ
Avant de pouvoir intégrer une formation en soins infirmiers, les étudiantes pourraient être obligées de travailler un an en tant qu’aides-soignantes.
Le ministère de la Santé britannique étudie la possibilité de faire travailler les aspirantes infirmières durant un an en tant qu’aides-soignantes, avant leur entrée en formation. Une mesure inspirée d’une recommandation du rapport Francis sur les dysfonctionnements de l’hôpital public de Stafford. La mortalité enregistrée dans cet établissement, où de nombreux cas de maltraitance de patients ont été signalés, avait été jugée supérieure à la moyenne
Un rapport publié début mai par le Conseil des doyens des formations en santé évalue son coût à 766 millions de livres par an – soit plus de 900 millions d’euros. Il s’agirait, non seulement, de financer quelque 44 500 postes supplémentaires d’aide-soignante, mais aussi le personnel encadrant. Le Conseil estime, par ailleurs, que les étudiantes issues de milieux défavorisés pourraient se détourner de la profession si elles sont obligées de travailler durant un an avec un salaire réduit. L’arrivée massive, dans les hôpitaux, de personnels non inscrits à l’Ordre pourrait également avoir de « graves conséquences », alertent les doyens. Ces derniers reconnaissent, néanmoins, qu’il faudrait davantage prendre en compte les valeurs et l’expérience des candidates à la formation infirmière. Sans pour autant sous-estimer le rôle des tuteurs et des cadres, qui aident les nouvelles diplômées à acquérir les bons comportements et le savoir-être soignant lors de leur prise de fonction. Pour Karen Elcock, de l’université Kingston, les étudiantes infirmières qui auraient déjà une expérience en tant qu’aides-soignantes risquent d’être considérées comme des professionnelles à part entière, avant même d’avoir achevé leur formation.
1– Lire notre article paru dans le numéro 319, daté du 15 mars.