DES RATIOS TRÈS FRAGILES

Selon Force ouvrière (FO), le ratio moyen de personnels au lit du résident (IDE, AS, AMP et ASH) en Ehpad serait actuellement de 0,478, contre 0,380 en 2009. Des chiffres loin d’être satisfaisants, alors que le Plan solidarité grand âge préconise depuis 2006 qu’ils augmentent à 0,65, voire 1 pour les personnes âgées les plus malades et les plus dépendantes. En moyenne, 127,7 résidents sont pris en charge par 80,35 agents, tous grades confondus.

Le syndicat présentait, le 23 mai, les résultats d’une enquête réalisée début 2013 auprès des sections syndicales volontaires de 127 Ehpad. Il s’agit de la deuxième édition d’un sondage initié en 2009, à l’époque auprès de 68 établissements seulement. Cette année, la plupart des Ehpad ayant répondu à l’enquête sont situés en province et appartiennent à la fonction publique hospitalière ; 18 relèvent de la fonction publique territoriale et 7 sont des établissements privés, dont 1 à but lucratif. L’enquête ne tend donc pas à la représentativité.

Important besoin de soins

Elle souligne, néanmoins, que la carence en personnel est accentuée par l’augmentation du GMP (GIR moyen pondéré)(1) à 704,19, contre 671 en 2009, et un Pathos moyen(2) de 206,74 – soit un besoin de soins important. FO estime, par ailleurs, au même titre que la FHF, que le maintien de la convergence tarifaire aboutirait à la suppression de près de 8 000 emplois qualifiés…

Enfin, le prix d’hébergement moyen atteint 50,64 euros par jour, contre 45,82 euros en 2009. Une augmentation modérée par l’inflation, et qui, si l’on tient compte des pathologies de plus en plus lourdes des résidents et de leur perte d’autonomie croissante, est insuffisante. « D’autant que les réglementations diverses qui s’appliquent aux structures recevant du public (notamment, réglementation sur les ascenseurs, sécurité incendie, normes spécifiques de la restauration collective…) ont mobilisé la quasi-totalité de la capacité d’investissement », souligne Gilles Calvet, délégué permanent Cadres hospitaliers-FO. Pourtant, ce prix moyen représente une dépense mensuelle de l’ordre de 1 519 euros, quand le montant mensuel moyen brut des retraites est de 1 216 euros (données Insee 2010). « Ce n’est donc pas tant la facture qui est élevée que le taux de prise en charge qui est trop faible pour les familles », a conclu Gilles Calvet.