Éditorial
Le médicament n’est pas une marchandise comme une autre. Alors, pourquoi tant tarder à légiférer, alors que les scandales sanitaires se multiplient, mettant en exergue les dangers de liens trop étroits entre l’industrie pharmaceutique et les professionnels de la santé ? Il a fallu dix-sept mois pour que soit publié le décret dit « Sunshine Act », inspiré de la législation américaine, obligeant les entreprises de l’industrie pharmaceutique à plus de transparence. Elles devront à l’avenir rendre publics les avantages en nature ou en espèces versés aux acteurs de la santé. Mais, déjà, le texte déçoit, et suscite les critiques de tous bords. Le Leem, bien sûr, qui déplore, entre autres, la lourdeur d’un système obligeant à la transparence concernant les avantages dès 10 euros. Sans doute faudra-t-il limiter les distributions de stylos et autres petits cadeaux… Le conseil national de l’ordre des médecins dénonce, pour sa part, la portée trop limitée du décret, estimant que l’essentiel des liens contractuels ne seront pas concernés par cette nouvelle législation. Exemple : les sommes versées à un professeur en médecine pour se rendre à un congrès seront connues, mais pas celles dues en contrepartie de sa présentation. Enfin, le collectif Europe et Médicament
1– Créé en 2002, il compte 60 organisations issues de 12 pays de l’UE : associations de patients et d’usagers ; organismes d’assurance maladie mutualistes ; organisations de professionnels de santé…