La direction générale des soins et des activités paramédicales de l’AP-HP a organisé, fin avril, une journée d’échanges dédiée aux métiers d’Iade et d’Ibode. Objectif : susciter des vocations.
Comment attirer, et fidéliser les Ibode et les Iade ? Telle est la question que se pose l’AP-HP. Si, chez les infirmières anesthésistes, la tension en termes de recrutement semble moins marquée, la pénurie chez les Ibode est réelle. Et, aujourd’hui, le manque d’infirmières de bloc n’est comblé que par l’emploi d’IDE « faisant fonction ». « 58 % des infirmières qui travaillent en bloc n’ont pas de diplôme de spécialisation, selon une enquête que nous avons conduite l’an passé auprès des directeurs d’établissement hospitalier », a rappelé Brigitte Ludwig, présidente de l’Union nationale des associations d’infirmiers de bloc opératoire diplômés d’État (l’Unaibode), lors d’une journée d’échanges organisée fin avril à l’hôpital Armand-Trousseau. L’Assistance publique n’échappe pas à ce constat. En mai, 26 postes d’Ibode étaient vacants
À l’hôpital Lariboisière, afin de mieux faire connaître le travail des Iade et des Ibode, les équipes ont décidé de développer un projet commun proposant « un parcours initiatique et de découverte bloc/salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI) ». Mise sur pied en avril, cette initiative s’adresse aux étudiants en soins infirmiers de l’établissement et devrait se renouveler chaque mois. « Conçu sur deux jours, le parcours vise, d’une part, à montrer en situation les différentes étapes du travail opératoire dans la phase chirurgicale, anesthésique et de surveillance en SSPI et, d’autre part, à mieux appréhender le parcours du patient opéré. Et, pourquoi pas, à faire naître des vocations ! », ont expliqué Fatima Zekni, Ibode de bloc ORL, et Muriel Pinte, Iade. Encadrées par des référentes, les apprenties infirmières passent une journée avec une Ibode, et une autre avec une Iade et une IDE de salle de réveil.
À l’hôpital Beaujon, pour endiguer la pénurie d’Iade à laquelle il était confronté, l’établissement a misé sur la polycompétence. Les Iade exercent depuis dans des blocs multidisciplinaires et en Smur par rotation de quatre mois. « Beaucoup de jeunes diplômés, mais pas uniquement, voient là une excellente façon de consolider leur savoir et de l’approfondir au niveau théorique et surtout pratique, au bloc opératoire comme au Smur. Le tableau des emplois est désormais complet, et nous avons même une liste d’attente pour les diplômés d’octobre », indique Maurice Jolivet, Iade dans l’établissement.
De son côté, l’Unaibode œuvre pour que soit supprimée l’obligation des deux ans d’exercice avant l’entrée en spécialisation, afin que les jeunes IDE puissent enchaîner avec une formation complémentaire. « Les écoles d’Ibode sont à moitié vides », se désole Brigitte Ludwig. Elle souhaite aussi, comme pour les Iade, une exclusivité des actes mais, également, la mise en place de la validation des acquis de l’expérience (VAE) pour les IDE faisant fonction, et, enfin, la reconnaissance au grade Master du diplôme d’Ibode. « Rien n’est acquis pour le moment, mais nous espérons des annonces de notre tutelle dans les prochaines semaines », conclut la présidente. Souhaitons que leur espoir ne soit pas déçu…
1 – 505 équivalents temps plein rémunérés d’Ibode étaient recensés à la même période.
2 – En mai, 29 postes étaient vacants, pour un effectif de 754 équivalents temps plein rémunérés.