TÉLÉPHONE ORANGE POUR SOIGNANTS EN DÉTRESSE - L'Infirmière Magazine n° 327 du 15/07/2013 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 327 du 15/07/2013

 

PRÉVENTION

Actualité

Un événement indésirable grave ». C’est à demi-mots, tant la plaie reste vive, que Maria Horvath, directrice des soins du CHU de Montpellier, évoque le suicide d’un anesthésiste survenu en 2010. Ce médecin a commis et reconnu une erreur médicale : il a administré à un nouveau-né une surdose de médicaments qui a conduit à une paralysie de ses membres inférieurs. Son suicide a provoqué une crise au sein de l’hôpital : une partie du personnel médical a reproché à la direction son manque de soutien.

« La direction générale et présidence de la CME ont décidé de se poser, d’engager un travail de fond, de mobiliser les ressources à l’intérieur de l’hôpital », raconte Maria Horvath. Des groupes de travail pluriprofessionnels se sont constitués, puis, peu à peu, s’est dessiné un dispositif de prévention des EIAS, c’est-à-dire les « erreurs, incidents ou accidents liés aux soins ».

Accompagner

« Les agents n’ont pas le réflexe de mobiliser les ressources de l’établissement, d’aller voir la direction, par exemple les affaires juridiques. Il ne s’agit pas de les dédouaner de leurs responsabilités, mais d’accompagner une personne en détresse. Les soignants sont formés à soigner, non à faire face à un échec. » 22 personnes ressources, représentant tous les métiers de l’hôpital, sont sélectionnées puis formées à l’écoute et à l’accompagnement. Puis, le 1er février dernier, un « téléphone de couleur orange » avec un numéro dédié, est posé dans le bureau des secrétaires de la directrice des soins.

Il a sonné trois fois, deux fois pour des EIAS, et une fois parce qu’un agent était en situation de détresse. « Nous ne savons pas ce que va devenir ce dispositif, admet Maria Horvath. Mais nous avons déjà permis à trois agents d’aller mieux. »