Éditorial
Pendant l’été, l’actualité est généralement en sommeil…, sauf, peut-être, pour les infirmières. Je passe sur le coup de pub d’un site Internet révélant l’annonce d’une infirmière prête à « louer ses seins » au profit d’enfants de couples homosexuels. Histoire peu valorisante pour la profession, trop médiatisée, mais vite oubliée après l’agression d’un infirmier des urgences de l’hôpital de la Conception, à Marseille. Un événement nous rappelant qu’il n’y a pas de trêve pour l’hôpital ni pour les soignants confrontés à des situations de violence récurrentes. Mais, le scoop de l’été, c’est le nombre ahurissant d’infirmières comptabilisées par la Dress : presque 600 000 ! Un chiffre évidemment sujet à caution (lire p. 6), qui ne manque pas de nous interpeller en cette période de restructurations des hôpitaux, de réductions d’effectifs, d’apparition du chômage (après des années de pénurie annoncée). Et l’on s’étonne de l’absence d’outils fiables permettant de donner une photographie précise de la profession, notamment de la répartition par tranches d’âge. Les plus de 50 ans représenteraient, par exemple, plus du tiers des soignantes…
En attendant une meilleure maîtrise de la démographie infirmière, on aimerait que nos gouvernants se penchent rapidement sur l’évolution du métier et des carrières. Prions pour que les puéricultrices qui ont manifesté le 13 juillet dernier obtiennent gain de cause (lire p. 8).
À l’heure du DPC, qui met en avant le perfectionnement des connaissances ou l’amélioration de la qualité des soins, n’est-il pas absurde de continuer à enseigner selon un programme conçu il y a trente ans ! Prions aussi pour que le rapport du comité des sages sur les grandes lignes de la stratégie nationale de santé, présidé par Alain Cordier, reprenant la proposition du rapport Beltrand, en 2003, de reconnaître le métier d’infirmière clinicienne, ne reste pas au placard, comme nombre de rapports… Si seulement cela pouvait être le scoop de la rentrée !