PLAIES ET CICATRISATION
ACTUALITÉ
DU CÔTÉ DES… ÉTABLISSEMENTS
Parents pauvres de la formation des soignants, les plaies chroniques demandent des soins spécifiques. Un centre d’excellence vient de voir le jour à Paris.
Les plaies chroniques, notamment d’origine vasculaire, sont particulièrement difficiles à traiter. Le personnel soignant se retrouve souvent démuni face à leur évolution. C’est la raison pour laquelle le groupe hospitalier Paris Saint-Joseph a créé, au printemps dernier, l’Institut de cicatrisation Jean-Paul Belmondo.
L’objectif est de développer la prise en charge des personnes atteintes et d’améliorer la formation de ceux qui les soignent. Adossé au service de médecine vasculaire de l’hôpital, l’Institut a également pour vocation de « développer les liens entre la ville et l’hôpital et d’améliorer l’éducation des patients ».
Touchant jusqu’à 3 % des personnes âgées de plus de 80 ans, engendrant des douleurs importantes ainsi qu’une altération de la qualité de vie, les plaies vasculaires génèrent des dépenses de santé non négligeables. Les équipes dirigées par le Dr Pascal Priollet disposent des techniques les plus innovantes, mais peu répandues, comme le traitement par pression négative ou la greffe cutanée en pastilles.
Cette dernière technique consiste à prélever des petites pastilles de la peau du malade sur une zone saine et à les appliquer sur l’ulcère au stade du bourgeonnement. Un pansement gras est ensuite posé sur la zone greffée durant une première période de trois jours.
« Si la greffe prend partiellement ou totalement, cela accélère la cicatrisation. Si elle ne prend pas, on sait, alors, que la plaie est insuffisamment perfusée, et l’on met en place une technique de revascularisation », explique le Dr Pascal Priollet. Autre avantage : la disparition de la douleur est quasi simultanée à la pose de la greffe. L’Institut de la cicatrisation se veut également un pôle de recherche fondamentale et clinique, en plus de son rôle de formation des professionnels amenés à prendre en charge des plaies chroniques. Il regroupe des personnels soignants de l’hôpital et d’autres établissements d’Ile-de-France, ainsi que des internes en médecine et des chercheurs dans les domaines de la médecine vasculaire, l’infectiologie, la dermatologie, la diabétologie et la chirurgie plastique.