PLAN CANCER
Actualité
Dans le cadre du 3e Plan cancer (2014-2018), actuellement en préparation, davantage de responsabilités pourraient être confiées aux infirmières de coordination.
Quatre ans après son lancement, l’heure du bilan a sonné pour le 2e Plan cancer (2009-2013). Selon le rapport final remis fin août à la ministre de la Santé, 1,2 milliard d’euros ont été mobilisés et 60 % des objectifs ont été réalisés (voir ci-contre). Parmi eux, figurait le développement des parcours personnalisés, censés assurer une continuité de prise en charge et d’accompagnement social des patients pendant et après le traitement. Au centre du dispositif, se trouve l’infirmière coordinatrice (Idec), héritière de l’infirmière d’annonce. La première phase d’expérimentation, dans 35 sites pilotes, a concerné 9 200 patients.
Le bilan est en demi-teinte. Si le rapport souligne un apport de l’Idec « remarqué par les patients pour l’information et l’écoute reçues, l’évaluation de leurs besoins et leur suivi », la coordination avec les professionnels de santé libéraux doit être améliorée.
Dans sa seconde phase d’expérimentation, lancée en 2013, le dispositif du parcours personnalisé ciblera les situations médicales et/ou sociales complexes ; quant aux Idec, leur rôle sera, en priorité, de faire le lien entre ville et hôpital.
Dans son rapport de recommandations pour le 3e plan cancer (2014-2018), également remis fin août, le Pr Jean-Paul Vernant propose d’aller plus loin, en créant le métier « d’infirmière spécialiste clinicienne », aux missions et responsabilités élargies. Cette dernière serait titulaire d’un équivalent master 1, constitué « d’une partie pratique obtenue par VAE de 5 ans de travail » en cancérologie et d’un diplôme universitaire (DU). Chargée de gérer le parcours de soins, « de l’annonce jusqu’à la consultation de fin de traitement », elle aurait délégation pour l’éducation thérapeutique, la prescription de bilans et de soins de support. À l’exemple de la consultation infirmière de suivi des patients traités par anticancéreux oraux à domicile de l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP). Certains gestes pourront être délégués à l’IDE clinicienne, après une « formation complémentaire » : pose de voie veineuse centrale, ponction de moelle, myélogramme… De nouvelles fonctions, donnant droit, en outre, à une « bonification indiciaire », qui permettraient d’endiguer le turn-over important des IDE en cancérologie.
Le 2e plan cancer (2009-2013) avait défini cinq axes : recherche, observation, prévention et dépistage, soins, vivre pendant et après le cancer. Pour chacun, le rapport final liste les mesures annoncées et l’état de leur réalisation, quatre ans après. Si des efforts doivent être poursuivis dans la coordination avec les acteurs libéraux et la lutte contre les inégalités face au cancer, c’est surtout dans le domaine de la prévention et du dépistage que les réalisations « n’atteignent pas les ambitions initiales ». Les auteurs du rapport déplorent que la consommation de tabac n’ait pas diminué et que la participation aux programmes de dépistage organisé du cancer du sein et du cancer colorectal n’ait pas progressé.