URGENCES
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Alors que les services d’urgence se préparent à affronter les premières épidémies hivernales, deux organisations d’urgentistes appellent à un mouvement de grève. À compter du 15 octobre, ils ne chercheront plus de lits d’aval pour leurs patients.
Des patients qui s’entassent dans les couloirs, des équipes au bord du burn out, des chefs de services qui démissionnent… L’hiver dernier a été rude pour les 670 ? services d’urgence de France. En dix ans, leur fréquentation a augmenté de 38 %, pour atteindre 17,5 ? millions de passages en 2010. Alors qu’une nouvelle saison de forte activité se profile avec l’arrivée des premières épidémies hivernales, le climat social est loin d’être apaisé. Samu-Urgences de France et l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf) ont enclenché un mouvement de grève : à compter du 15 octobre, les urgentistes sont appelés à ne plus chercher de lits d’aval pour leurs patients. « Je perds un tiers de mon temps à rappeler les collègues ; c’est la négociation permanente, témoigne Patrick Pelloux, président de l’Amuf et médecin au Samu de Paris. Le temps que l’on passe à écouter Vivaldi au téléphone, on ne le passe pas à vider les salles d’attente. » À partir du 15 octobre, la tâche incombera aux administrateurs de garde.
Pour désarmorcer la crise, Marisol Touraine a mandaté le Pr Pierre Carli. Le président du Conseil national de l’urgence hospitalière (CNUH) a formulé une dizaine de recommandations de bonne pratique dans un rapport
En attendant cette réforme structurelle propre à chaque établissement, à l’approche de l’hiver, la ministre a demandé aux ARS d’identifier les risques de tension dans les hôpitaux. Des solutions ont été élaborées au cas par cas : améliorer le fonctionnement architectural des urgences, ouvrir des lits dédiés dans les services d’aval, établir des plans de recrutement prioritaire… Pas de quoi amadouer l’Amuf et Samu-Urgences de France, qui maintiennent leur appel à la grève. Pour Patrick Pelloux, il faut rendre financièrement plus attractifs les métiers de l’urgence, renforcer la présence des assistantes sociales et des psychiatres et, surtout, rouvrir des lits.
1– « Propositions de recommandations de bonne pratique facilitant l’hospitalisation des patients en provenance des services d’urgence ».
2– Le dispositif sera mis en place dans 164 établissements dans un premier temps.