LE SACRE DU GÉNÉRALISTE

Refonder un système de santé vieillissant, « essentiellement curatif », « trop cloisonné » : c’est l’ambition affichée par Marisol Touraine, qui a présenté, le 23 septembre, les grandes lignes de la stratégie nationale de santé (SNS). Elle repose sur trois piliers : la prévention, la « révolution du premier recours » et les droits des patients.

Une loi de santé, prévue en 2014, permettra à ces derniers d’initier des actions collectives en justice. Par ailleurs, elle définira cinq priorités de santé publique : la jeunesse (mortalité périnatale, nutrition…) ; la lutte contre les addictions ; le cancer ; la santé mentale ; et les « âgés ». Le médecin traitant, érigé en « pivot de la politique de prévention » et du parcours de soins, bénéficiera de rémunérations forfaitaires pour ses actions de santé publique et de coordination. « Les professionnels de santé travailleront en équipe » autour de lui, a développé la ministre. Les transferts de compétences et la création de nouveaux métiers, dont celui d’infirmière clinicienne, seront accélérés.

« Méprisées »

Les deux principaux syndicats d’infirmières libérales (Idel) n’ont pas tardé à dénoncer « un retour en arrière ». Pour la FNI(1), les Idel sont « ignorées, voire méprisées ». « Dans quel autre pays que la France peut-on construire une politique de prévention sans le concours essentiel de la profession infirmière ? », demande le syndicat, qui, une fois n’est pas coutume, tombe d’accord avec le Sniil(2). Pour ce dernier, la SNS place « encore et toujours le seul médecin au cœur du dispositif de santé, niant d’office les compétences et l’autonomie des autres professionnels de santé ». « Sur le terrain, ce sont bien les infirmières libérales, seules tenues par la loi à la continuité des soins, qui sont en première ligne auprès des patients 7 j/7 et 24 h/24 », rappelle-t-il.