L'infirmière Magazine n° 331 du 15/10/2013

 

ÉTUDIANTS

ACTUALITÉ

Les cas de harcèlement moral d’étudiants en soins infirmiers sur les lieux de stage sont de plus en plus nombreux. La Fnesi a lancé une campagne de sensibilisation sur Facebook.

La boule au ventre avant d’aller en stage : c’est un ressenti de plus en plus répandu chez les étudiants en soins infirmiers (Esi). Si la pression mise sur les futurs professionnels n’est pas nouvelle, la Fédération des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) a constaté une hausse des signalements de harcèlement depuis la réforme de la formation, en 2009. « Les maîtres de stage, que ce soit en libéral, à l’hôpital ou encore en clinique, ne sont pas compréhensifs vis-à-vis des étudiants, déplore la vice-présidente en charge de la communication et des relations presse à la Fnesi, Clarisse Amiot. Ils considèrent souvent que le nouveau référentiel n’est pas adapté et qu’il n’offre pas une mise en situation professionnelle. Les infirmières font des remarques désobligeantes et font preuve d’incompréhension à l’égard des étudiants. Elles infantilisent les Esi, ne proposent ni aide, ni écoute », poursuit l’étudiante de 3e année. S’ajoute à cela un manque de formation au nouveau référentiel. « Les infirmières sont mal renseignées sur notre formation et se sentent parfois diminuées », considère Clarisse Amiot. L’une des solutions serait donc de mieux former les formateurs.

Abandon

La Fnesi reproche également le manque de soutien des Ifsi face à cette situation. Conséquences : « Nous avons constaté une augmentation de 37 % des cas d’abandon de la formation en raison de la pression », indique la vice-présidente.

C’est pourquoi la Fnesi a décidé de sensibiliser à la fois les étudiants et les infirmières sur sa page Facebook. « Nous disons aux étudiants que ce qu’ils vivent n’est pas normal et qu’ils ne sont pas isolés dans leur souffrance », poursuit Clarisse Amiot. Sur le réseau social, les témoignages affluent. Une étudiante raconte que le harcèlement qu’elle a subi l’a conduite à suspendre sa formation alors qu’elle a validé tous ses cours, et qu’il lui reste seulement deux stages et un mémoire. Une autre rapporte les propos de son maître de stage : « Alors, toi, tu seras étudiant numéro 1, et toi, étudiant numéro 2 ; je n’ai pas le temps d’apprendre vos prénoms et je m’en fous. » Des remarques, parfois violentes, qui peuvent démotiver les troupes.